Région du Centre-Nord

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Billetage des travailleurs du public : C’est bon, mais que chacun attrape bien son portefeuille !

images.jpgDu 25 mai au 9 juin prochain aura lieu sur toute l’étendue du territoire national, une opération billetage de tous les travailleurs de l’Etat. Pour ceux qui ne le savent pas, le billetage consiste pour chaque travailleur du public à se présenter physiquement à un guichet pour toucher son salaire, comme on aime à le dire chez nous. En d’autres termes, avec le billetage, l’Etat ne vire pas le salaire des fonctionnaires. Il ouvre des guichets ad’ hoc un peu partout pour que chacun de ses serviteurs viennent récupérer le fruit de ses efforts. Et la permet de déceler les cas irréguliers, c’est-à-dire des fonctionnaires fictifs qui vivent sur le dos de l’Etat. Parfois on y trouve même des travailleurs qui ne sont plus de ce monde et qui continuent de percevoir leurs salaires pendant des années. D’autres, c’est connu dans ce pays, bénéficient illégalement de deux ou trois salaires, alors qu’ils ne font qu’un seul travail. Je me rappelle d’ailleurs qu’à l’époque de Soungalo Ouattara, ex-ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, le billetage avait révélé près de mille cas irréguliers. C’est pourquoi j’ai beaucoup apprécié la volonté du ministre Augustin Loada de s’inscrire dans la continuité. Le billetage est une bonne chose. Et personne ne peut dire le contraire dans la mesure où il participe de la bonne gouvernance à travers l’assainissement de l’Administration publique. Il faudra donc veiller à ce que tout se passe normalement et que le contrôle soit très rigoureux. Car, comme vous le savez, il ne manquera pas des esprits malins parmi les travailleurs du public qui tenteront de saboter cette opération pour une raison ou pour une autre. Aux autorités donc d’ouvrir l’œil et le bon.

Cela dit, j’ai tout de même des appréhensions. C’est le contexte d’insécurité dans lequel va se tenir l’opération billetage des travailleurs du public. Vous savez tous, comme moi, qu’il y a des zones au Burkina que les bandits ont presque mises sous coupe réglée. Je veux parler par exemple de la région de l’Est, pour ne pas la nommer. En effet, les statistiques parlent d’elles-mêmes. Près de 25 cas de braquage d’enseignants ont été enregistrés dans cette région, si l’on en croit le ministre de l’Education nationale. Pensez-vous sincèrement que les travailleurs de cette région, durant la période de billetage, pourront se déplacer sans courir le risque de se faire braquer ? Question difficile de réponse. Car il ne faut pas perdre de vue que pendant que les travailleurs se préparent au billetage, les délinquants aussi ne dorment pas. Ils affinent leurs méthodes d’action. Et croyez-moi, si on ne prend garde, ils risquent de surprendre tout le monde. Certes, certains me diront qu’après avoir pris son salaire, il revient à chaque d’aller le déposer en banque pour éviter tout désagrément. Et j’en conviens. Mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas de banques dans certaines localités du Burkina. Et même s’il y en avait, n’oublions pas que du guichet à la banque, cela nécessite un déplacement. Faut-il donc mettre un policier derrière chaque travailleur ? Cela n’est pas possible. Pourtant, les bandits, eux, savent profiter de la moindre faille. Alors que faire ? Pour ma part, je souhaite que le ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, pour réussir sans couac, travaille en étroite collaboration le ministre en charge de la sécurité et pourquoi pas aussi avec celui de la défense. Car, il s’agit là d’une question de vie ou de mort. Sinon je pari que certains travailleurs auront du mal à atteindre la fin du mois puisque les bandits risquent de les dépouiller de leur salaire et ce n’est pas le pire qui leur sera ainsi arrivé. Et pour termine, je voudrais faire remarquer aux travailleurs qui ont des prêts en banque, que le billetage ne saurait constituer une occasion pour se dérober de leurs engagements. Une dette, ça se paye. Et de toute façon, celui qui refuse l’apprendra à ses dépens puisque le mois prochain, la banque ne le ratera pas. Moi, fou, je n’ai aucun engagement. Tout ce que je sais, c’est mendier pour vivre.

Chronique du « le fou »

Lepays du 15 mai 2015



18/05/2015
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