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Commémoration du 8 mars: quand l'arbre cache la forêt

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La journée commémorative du 8 mars, Journée Internationale de la Femme est passé. Elle a été très bien fêtée en dépit de l’austérité que clame le gouvernement de transition à chaque fois que l’occasion s’y prête.

Ainsi elles se sont enivrées de musique, de boissons et bien sûr de viande. C’était la fête comme il est de tradition d’ailleurs. Certaines ont géré leur mari comme dans un rêve ! Au moment où le décibel montait et la senteur des mets amplifiait l’atmosphère, une question me trottait la cervelle. Les femmes du Burkina ont-elle une raison suffisante pour se réjouir tant ? Surtout face à un thème de réflexion portant sur leur formation professionnelle et leur employabilité ? Je courus vite jeter un regard sur les indicateurs de l’INSD. Mais les données me plonge d’avantage des doutes quant au motif de fête, au sens propre, des Femmes. Je me suis intéressé aux données de 2007 principalement car les indicateurs ne sont pas disponibles à tout moment à partir de 2007. L’on me dira que les choses ont évolué depuis 2007. Mais est-ce de façon satisfaisante au point de me convaincre que la fête se justifie ? L’arbre ne risque-t-il pas cacher la forêt ? Tenez :

La population du Burkina Faso est de 14 017 262 habitants au recensement général de la population et de l’habitation de 2006 avec une forte proportion des Femmes soit 7 248 523 contre 6 768 739 d’Hommes.

Quid de l’emploi

La situation de l'emploi des individus de 15 ans et plus en 2007 relevée par l’INSD montre que 76.2% de la population travaille dont 60.9% employés et 15.3% sous employés. La proportion de population ne travaillant pas est de 23.8% dont 2.6% de chômeurs et 21.2% dans une inactivité.

Au 31 décembre 2008, la CARFO enregistrait 37 228 femmes assurées sociales contre 169 461 hommes soit un total de 206 689.

La fonction publique quant à elle totalisait 76 762 agents publics de l’Etat en 2007 soit 56 414 hommes et 20 348 femmes.

Quid de l’éducation

Le Taux brut d’alphabétisation est de 21.0% chez les femmes contre 36.7 pour les hommes en 2007

Le Taux brut de scolarisation au primaire en 2007-2008 est de 77.9 pour les garçons et 65.7 pour les filles. A la même période, le taux d’achèvement au primaire était de 44.3% chez les garçons et 33.5% chez les filles. Au secondaire, ce taux est de 30.4 et 22.5 respectivement pour les garçons et les filles

A l’enseignement supérieur, les données statistiques indiquent 28 138 étudiants contre 13 641 dont seulement 307 étudiantes à l’étranger contre 585 étudiants.

Quid de la pauvreté des ménages

Selon une enquête sur la vie des ménages réalisée en 2013, l’indice de pauvreté a évolué de seulement de 1.1 en 6 ans soit 45.3% des ménages vivant avec un revenu moyen annuel de 72 690

FCFA en 1998 et 46.4% avec 82 672 FCFA en moyenne en 2003.

Quid de la création d’emplois au profit des femmes

« L’an passé il a été annoncé de façon tonitruante, qu’un crédit de 5 milliards a été mis à disposition des femmes surtout celles qui avaient des ambitions de création d’entreprises. Nous croyions tous que c’était une réalité mais c’était du faux. Quand nous sommes venus, il n’y avait aucun kopeck réservé pour les femmes. C’est maintenant que le gouvernement de la transition a pris l’engagement de mettre 6 milliards à la disposition de femmes burkinabè pour les aider à créer des entreprises ; sinon avant, il n’y avait rien. » Ainsi le président de la transition dépeignait la situation sur la question d’appui à la création d’entreprise des femmes lors de sa visite à Kaya. Les femmes trouveront-elles le salut dans ce projet gouvernemental dans un contexte dit d’austérité et où tout est priorité ?

Jusqu’à preuve du contraire cette journée se veut un moment de réflexion, de rétrospection, d’introspection et de plaidoyer pour l’amélioration de la condition féminine. Elle ne saurait être un moment pour oublier les préoccupations dans les excès. Toute chose qui n’est pas sans dégâts directs et collatéraux dans les familles. Les organisations féminines et le gouvernement  devraient se ressaisir et recadrer cette journée pour lui donner tout son sens et rechercher les voies et moyens en synergie avec les partenaires au développement dans le sens de recouvrer le véritablement l’égalité de droits sans aucune considération du sexe. au lieu de rester à se berner au son de la musique et sous l'effet des alcools, elles pourraient organiser des marches meeting dans toutes les localités pour dénoncer des actions insuffisantes du gouvernement et exiger de lui plus d'engagement en leur faveur. Pourquoi pas?

 

Irwaya



10/03/2015
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