Les enfants gâtés
Vous avez dit des élèves dans les maquis ? Pourquoi, vous vous en préoccupez tant ? Combien de fois a-t-on écrit et crié sur ce phénomène ? Combien de fois a-t-on attiré l’attention des parents sur la question ? Economisez vos énergies, consacrez votre réflexion à d’autres sujets plus importants, plus urgents. Oui, nous sommes cyniques, peut-être même plus, mais cette question d’élèves ‘‘maquisards’’ n’est plus un scoop. Laissez-les boire tous ce dont ils sont assoiffés, laissez-les s’imbiber jusqu’à l’os, ce n’est pas un problème. De toute façon, ce sont les mêmes bambins gonflés, de parents aussi gonflés qui pensent qu’éduquer un enfant, c’est répondre à tous ces caprices, c’est lui donner tout ce dont il a besoin. Ils fument même des ‘‘joints’’en se rivalisant de points au coin de nos murs. Ils s’adonnent à tout, puisqu’ils ont tout. Ce sont ces mêmes parents qui achètent des motos à grosse cylindrée pour leurs enfants. Ces enfants qui nous emmerdent en circulation en agglomération avec leurs vitesse et acrobaties mortelles et meurtrières. Quand ils font un accident, ils le font tellement bien que vous avez envie d’applaudir, car c’est pour de bon. Bon travail ! Bon débarras ! C’est encore ces mêmes parents qui vous convoqueront s’il le faut, en justice, parce que vous avez osé faire des reproches à leur progéniture de pourriture. Gare à vous si vous touchez à un de leurs cheveux. Faites votre prière, vous irez en fourrière !
Ces enfants dont vous parlez tant, ne sont pas de « M’Ba Boanga » ou de « Patarbtaale », le fils du pauvre ou de « MisséMbi » des taudis des non-lotis. Ce ne sont pas les enfants du pauvre ouvrier au chômage, ce ne sont pas les enfants de la veuve sans secours qui tamise le sable sous nos pieds, quartz par quartz, pour nourrir sa famille ou de la brave balayeuse de rue qui s’échine pour des broutilles.
On n’entre pas dans un maquis les mains vides, avec 25 F, même 100 F. S’il vous plaît, laissez ces enfants faire leur show, laissez-les ‘‘kiffer’’ la vie dans les maquis, attraper leur copine de treize ans et même courtiser leur professeur de trente ans, acheter le ‘‘pétrole’’ des devoirs de classe à 10 000 F l’unité, à regarder des films porno qui crient, via leur portable dernier cri. Laissez-les « s’enjailler » au firmament du ‘‘Mouvement’’, tranquille ! Ce sont des enfants ‘‘stylés’’ et ‘‘branchés’’ qui rencontrent parfois leur propre géniteur dans les mêmes chambres de passe. Quelle poisse !
Le poisson pourrit toujours par la tête. Un enfant qui a toujours fêté ses anniversaires à des centaines de milliers de F CFA, voire plus, qui a toujours mangé matin, midi et soir sans cesser de grignoter entre les repas, qui n’a jamais connu la faim ni de fessée, qui a été éduqué par la télé et le Net, à qui les parents ont toujours dit OUI, pourquoi voulez-vous lui dire NON ? Non, c’est oui !
Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr
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