Violences faites aux femmes et aux filles :37 officiers de police judicaire de 4 régions outillés à Kaya
Le ministère de la promotion de la femme et du genre (MPFG) a formé du 2 au 4 juillet 2015 à Kaya avec l’appui du Programme d’appui au développement sanitaire (PADS), 37 Officiers de police judiciaire (OPJ) des régions du Centre-Est, du Centre-Nord, du Nord et du Sahel. A travers cette formation, le MPFG entend outiller ces acteurs de la chaine judiciaire sur l’ampleur et les types de violences faites aux femmes, la connaissance des procédures judiciaires et les solutions en vue de renforcer leur contribution dans la lutte. L’objectif recherché est de renforcer leurs capacités sur les violences faites aux femmes et améliorer la prise en charge des victimes de violences. Ainsi, il s’est agi pour les organisateurs d’améliorer les connaissances des participants sur les concepts liés aux différentes formes de violences exercées à l’encontre des femmes, les causes et conséquences ainsi que l’ampleur du phénomène dans la société; de leur permettre de se familiariser aux instruments juridiques nationaux et internationaux mis en place pour éliminer la violence à l’égard des femmes; de renforcer leurs capacités sur la procédure de prise en charge des victimes de violence; et de mettre en place un mécanisme de collecte des données et d’information sur les violences faites aux femmes. Dans le discours d’ouverture de la formation de la ministre en charge de la promotion de la femme lu par la directrice régionale de la promotion de la femme et du genre du Centre-Nord, Marie Placide Zerbo/Yougbaré, a relevé qu’en ratifiant les instruments juridiques internationaux et régionaux de promotion et de protection des droits de la femme, le Burkina Faso, à l’instar des autres Etats, s’est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires en vue d’éliminer les formes de discriminations. Elle acependant regretté que malgré la multitude de textes juridiques adoptée pour protéger les victimes des violences, on constate une résistance de la population à aller vers le monde judiciaire pour faire respecter leurs droits. «En effet, les victimes sont résistantes quant à l’idée de suivre la voie judiciaire. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait. Entre autres raisons, nous pouvons citer les préjugés sur la justice, la lenteur de la procédure judiciaire, le coût de la procédure, la faiblesse des peines de condamnation, le mauvais accueil des victimes au niveau des postes de police, de gendarmerie ou même de la justice», a-t-elle précisé. A l’en croire, les acteurs judiciaires sont des intermédiaires par lesquels toute victime de violence doit passer pour se faire prendre en charge sur les plans psychologique, matériel, sanitaire, judiciaire, etc. afin d’obtenir une réparation des violences subies. «Ainsi, vous jouez un rôle important pour la prise en charge des victimes. Pour ce faire, il est opportun de renforcer vos capacités pour votre implication effective dans la prise en charge des femmes victimes de violences», a dit Mme Zerbo à ses vis-à-vis.
Ainsi, durant les trois jours de formation, les participants se sont familiarisés avec trois modules. Il s’agit des violences faites aux femmes et aux filles, du dispositif juridique de protection et de la prise en charge des victimes. Au regard de l’importance de ces modules à développer par des cadres du MPFG, la directrice régionale de la promotion de la femme et du genre a invité les OPJ à suivre la formation avec intérêt afin de connaitre non seulement leurs droits et obligations envers la société mais aussi être des ambassadeurs de promotion et de protection des droits de la femme et de la fille dans l’exercice de leurs fonctions. Toute chose qui contribuera de l’avis de Mme Zerbo, à lutter contre les violences faites à l’autre moitié du ciel. En rappel, les Nations Unies désignent la violence faite à la femme comme «tout acte de violence sur l’appartenance au sexe féminin causant ou susceptible de causer à la femme des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles, morales ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation des libertés que ce soit dans la vie publique ou privée. Les formes de violences sont très diversifiées et ne se limitent pas à un pays, une région ou une culture en particulier. Elles sont présentes dans tous les pays, dans toutes les couches sociales, les groupes ethniques ou culturels.
AIB
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