Région du Centre-Nord

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Transition politique : Michel Kafando dans ses attributs de Président du Faso, Chef de l’Etat

Tout est allé vite, même très vite, dira-t-on. 24 heures après sa désignation comme Président de la transition, Michel Kafando a reçu ses pleins pouvoirs ce mardi 18 novembre 2014, en fin de matinée, pour conduire le navire de la transition qui dure une (1) année avec, en ligne de mire, une élection présidentielle « acceptée par tous ».

arton61862.jpgC’est devant de considérables personnalités, représentants des institutions nationales, africaines et internationales, parents et amis, que le Président de la transition, Michel Kafando, désigné par le Conseil de désignation du Président de la transition, il y a à peine 24 heures, a reçu ses attributs liés à son nouveau statut de Chef d’Etat. Avec en sus, la « lourde charge » de conduire les aspirations profondes des hommes, femmes, anciens et jeunes qui se sont exprimées les 30 et 31 octobre 2014 via l’insurrection populaire. La cérémonie de cette matinée de mardi 18 novembre, était donc porteuse de « messages forts », non seulement en termes de leçons à tirer du passé mais aussi, et surtout, d’engagements pris par les Burkinabè, les membres de la transition en premier, dans l’édification d’un Burkina « tant souhaité ». 
« Honneur », « intégrité », « dignité », « discipline », « humilité » et « patriotisme » sont, incontestablement, les valeurs à retrouver, et à intégrer dans les mœurs de chaque Burkinabè. Bref, c’est par la lecture de l’acte du Conseil constitutionnel que la cérémonie à proprement dite a démarré. Elle sera suivie par la prestation de serment du Président de la transition, Michel Kafando, conformément à l’article 10 de la Charte. « Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur, de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, la Charte de la transition et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso », tel est le serment prononcé par Michel Kafando et qui est acquiescé par le Conseil constitutionnel, faisant de lui, le Président du Faso, Chef de l’Etat. « Vous avez été choisi par le Conseil de désignation, suite à l’adoption de la Charte de la transition et porté à la magistrature suprême de notre pays, en qualité de Président de la transition, Président du Faso et chef de l’Etat et ce, pour la durée de la période transitoire. 


Vous devenez, ainsi, le Président de tous les Burkinabè, sans exclusion », explique le président du Conseil constitutionnel, Dé Albert Millogo. Tout en souhaitant plein succès au désormais Président du Faso, Chef de l’Etat, M. Millogo a rappelé les tâches qu’il en résume en la préservation de la paix sociale, au développement économique et social, en la gestion consensuelle et efficace de la transition ainsi qu’en la création de la confiance entre le peuple et ses gouvernants.

 

 

 

Ce que revêt la cérémonie d’investiture ?

« Dans la vie d’une nation, une cérémonie d’investiture d’un nouveau Président est un moment d’arrêt, de souffle et de reprise du souffle. En ce sens qu’elle marque la fin du ‘’mandat’’ d’un Président sortant et le début du mandat du Président entrant. Ça veut dire qu’à partir de cet instant, c’est le nouveau Président de la transition qui peut simplement s’appeler Président du Faso, Chef de l’Etat. Il est donc investi de tous les pouvoirs qui sont reconnus par la Constitution au Président du Faso à ce stade », note le constitutionnaliste, Pr. Abdoulaye Soma. Selon ses explications, c’est une phase importante pour le Burkina Faso, surtout à une période où toute la communauté internationale attendait le déclenchement de la phase transitoire dont la présente cérémonie marque le point de départ. Michel Kafando reçoit ainsi les insignes de la Dignité de la Grande Croix de l’Ordre national des mains du grand chancelier, le colonel Mamadou Djerma, conséquence, explique ce dernier, de sa reconnaissance par le Conseil constitutionnel comme Président du Faso.

La rupture avec le passé !

Vêtu de ses attributs de Président du Faso, Chef de l’Etat, Michel Kafando dit mesurer la dimension des défis à relever au cours de son mandat. « Les défis sont énormes. Mais, en 12 mois, on ne peut pas tout faire », a-t-il campé avant d’expliquer qu’il s’agit d’avoir le courage d’attaquer certains défis essentiels et de baliser le terrain pour la relève, à l’issue de la période transitoire. Sans occulter un aspect, le Président du Faso inscrit au rang de « priorité des priorités », la « préservation » de la « stabilité ». Il se montre, à ce sujet, reconnaissant aux efforts déployés par les forces de défense et de sécurité, ainsi que par les différents acteurs, pour sa sauvegarde. Pour lui, il faut poser les bases du décollage économique et social. Selon ses explications, il s’agit de tirer leçon de ce qui a conduit aux évènements des 30 et 31 octobre, afin de répondre aux aspirations de l’ensemble des couches sociales du Burkina. « Notre pays ne saurait être une république bananière. A partir de la douloureuse expérience que nous venons de vivre avec le fameux article 37, voué aux gémonies, nous avons les yeux ouverts. La jeunesse burkinabè a les yeux ouverts.

Les femmes burkinabè ont les yeux ouverts, et plus rien ne sera comme avant, s’agissant du respect scrupuleux de l’ordonnancement juridico-politique de notre pays », a promis le Président du Faso. (Lire discours intégral en encadré).

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

Discours de Michel Kafando, Président de la transition, Président du Faso, Chef de l’Etat :  

   Monsieur le Président,                                                                                                                                                                                               Excellences, en vos grades et qualités respectifs,                                                                                                                                                         Mesdames et messieurs,                                                                                                                                                                                                     Par la cérémonie solennelle, par laquelle vous venez de procéder, vous avez bien voulu, en quelque sorte, sacraliser les fonctions qui m’investissent officiellement comme Président transitoire du Faso. Je voudrais vous dire que je reçois cette charge avec beaucoup d’honneur, mais surtout avec beaucoup d’humilité. Humilité de quelqu’un qui n’est-là que pour une période transitoire. L’humilité de quelqu’un qui est conscient, que le pouvoir qu’il détient appartient au peuple. Et que, de ce fait, son exercice ne doit souffrir d’aucun abus, d’aucun excès. Faute d’avoir observé cette suprême vérité, des pouvoirs politiques, même érigés en forteresses, ont définitivement scellé leur destin. Pour ma part, je tiens à vous rassurer que l’autorité que nous entendons incarner, je dis bien nous (le gouvernement et le Conseil national transitoire), sera hautement respectueuse de notre Constitution et de la charte que nous venons d’adopter.Nous tenons pour vérité, que la loi fondamentale est sacrée et la respecter en toutes circonstances, est le premier devoir élémentaire d’un citoyen. La constitution d’un pays est le référentiel de l’organisation de l’Etat. A trop la mouvementer, il s’en suit une déstructuration sociale et partant, des bouleversements regrettables comme ceux que nous avons connus, il n’y a pas longtemps. Notre pays ne saurait être une république bananière. A partir de la douloureuse expérience que nous venons de vivre avec le fameux article 37, voué aux gémonies, nous avons les yeux ouverts. La jeunesse burkinabè a les yeux ouverts. Les femmes burkinabè ont les yeux ouverts, et plus rien ne sera comme avant, s’agissant du respect scrupuleux de l’ordonnancement juridico-politique de notre pays. A vous, monsieur le Président, mesdames et messieurs les membres du Conseil constitutionnel, qui êtes les dépositaires de notre loi fondamentale, nous pouvons le dire et le répéter, et attendre de vous, que vous rappelez à tous et à tout moment, le devoir sacré du respect de notre Constitution. Vive le Burkina Faso !

Retranscrit par : 
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net



19/11/2014
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