Salam du Ramadan: Le sentier de la piété
«Ô vous qui croyez, le jeûne vous a été prescrit tout comme il avait été prescrit aux communautés d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété», sourate 2 verset 183. Quelle grandiose et sublime affaire que le mois du jeûne ! Combien nombreuses sont les sagesses et les secrets qu’il renferme. Le jeûneur les perçoit et les découvre en fonction de ses efforts et du degré de sa foi. Il suffit de savoir que c’est le sentier menant à la piété qui rassemble tout le bien et qui est la voie du succès. Quelle grande efficacité le jeûne a, à réprimer les désirs déplacés ! Et bien considérable est la portion d’orgueil que le jeûne anéantit. Le jeûne est un bouclier, c’est une barrière protectrice grâce à laquelle le jeûneur se préserve contre les désobéissances et les péchés destructeurs de la foi et qui conduisent en enfer. Le jeûneur est donc, à l’exemple de ce combattant qui pare les coups à l’aide de son bouclier sur le champ de bataille. Le mois de Ramadan, s’il faut le rappeler, est une formidable occasion de s’alléger en se débarrassant du poids des mauvaises œuvres. En effet, il permet de purifier l’âme et de laver les cœurs, de les préserver contre les mauvaises pensées. Cependant, seuls ceux qui trouvent pénible le fardeau des péchés ressentent l’efficacité du jeûne. Seuls ceux qui sont dans la gêne, comme si la terre se refermait sur eux à cause de leurs fautes, ressentent le soulagement et la quiétude en entamant le jeûne. Et une fois terminé, leurs âmes virevoltent d’allégresse, leur cœur bat la cadence du rappel d’Allah, ils sont proches de leur Seigneur et sont sous sa protection après s’être sentis comme des bêtes effarouchées ayant perdu le chemin de l’étable. Et tout cela, ils le doivent aux mérites du mois de Ramadan.Gens de l’Islam, ces jours de jeûne promettent de bonnes choses. C’est l’occasion pour les croyants de s’élever en degré et pour les désobéissants de se libérer du joug du péché. Et le jeûne ainsi que le Coran seront des intercesseurs au jour de la rétribution, comme le dit le prophète (PSL) : "Le jeûne et le Coran intercèderont pour le serviteur au jour de la résurrection, le jeûne dira : Seigneur, je l’ai privé de la nourriture et du désir durant la journée, accorde-moi d’intercéder en sa faveur. Et le Coran dira : Seigneur, je l’ai privé de sommeil durant la nuit, accorde-moi d’intercéder en sa faveur. Il dit : et l’intercession leur est accordée à tous deux".
L’attachement à la religion
Le mois de Ramadan est aussi le mois du Coran et qui te dira ce que cela signifie ? Un homme sans le Coran, c’est comme la vie sans eau et sans oxygène. Car le Coran est le remède et la guérison de tous les maux, comme le dit Allah : «Nous faisons descendre du Coran ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants. Cependant cela ne fait qu’accroître la perdition des injustes», sourate 17 verset 82. Le Coran soigne les cœurs et les corps. En effet, toutes les fois que l’individu se perd dans son existence et recherche la vérité, il trouvera que le Coran est le meilleur refuge qui soit. On ne se lasse pas de la parole d’Allah et sa répétition ne lui ajoute que beauté et splendeur. Certains anciens de la communauté terminaient le Coran durant le mois de Ramadan chaque trois jours, d’autres en une semaine, d’autres encore en dix jours. Et l’interdiction du prophète (PSL) de le terminer en moins de trois jours ne concerne que le fait d’agir constamment de la sorte et d’en faire une habitude. Par contre, au cours des instants privilégiés tels que le mois de Ramadan, il est recommandé de le lire abondamment, certes avec présence d’esprit et méditation.Ce mois béni affermit l’attachement à la religion. Il rappelle aux gens le droit d’Allah. Les musulmans lisent son livre et le méditent, espérant pouvoir modifier leur état et se perfectionner. Car, « Allah ne change pas l’état d’un peuple, tant que [les individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes », sourate 13 verset 11. Le jeûne est donc bien en mesure de bouleverser notre quotidien et de changer notre attitude de manière définitive. Il éduque l’âme et fait revivre en elle l’idée que le Seigneur exerce un contrôle constant sur elle. Il l’exerce à la véracité et à la franchise. Il marque les cœurs de l’empreinte de la bonté, du partage, de la bienfaisance envers les proches, de l’attention accordée aux nécessiteux. Le jeûne parfait les nobles caractères. Grâce à lui, l’oreille n’écoute plus l’interdit, l’œil se détourne de ce dont la vision entache et noircit les cœurs, la langue se retient et ne prononce pas d’insultes et de paroles obscènes ou futiles. Tout cela indique que l’individu peut produire un véritable changement en lui, s’améliorant pas seulement pendant le Ramadan, mais pendant tous les jours de son existence, mettant en œuvre les moyens de se guider, implorant l’aide et le secours d’Allah, déployant tous les efforts possibles et envisageables pour faire le bien. Le mois du jeûne nous laisse ressentir le précieux du temps qui s’écoule et la nécessité qu’il y a à l’occuper à l’obéissance. Le jeûneur éveillé et intelligent est celui qui passe ses journées à évoquer Allah, à psalmodier son livre, à prier. Il prend garde à ne pas laisser passer les heures à ce qui ne présente pas d’intérêt pour sa foi. Il s’y accoutume de sorte que durant tout le restant de l’année, il établisse un emploi du temps et tienne un programme d’adoration bien serré. Ainsi, ce mois de jeûne permet de réconcilier les gens, de resserrer leurs rangs, d’assembler leurs cœurs autrefois divisés.
Une école de la vie
Le rassemblement des musulmans du monde à l’instant de rompre le jeûne pour partager un même repas, est un exemple parfait de l’amour et de l’amitié qui existent entre les musulmans. C’est pourquoi le prophète dit : «L’exemple des croyants dans leur amour et leur clémence, les uns vis-à-vis des autres, est celui d’un seul corps : si un membre est souffrant, c’est tout le restant du corps qui lui fait écho par la fièvre et l’insomnie».Le mois de jeûne est une occasion de plus offerte par Allah aux pères de familles afin qu’ils puissent remplir leur devoir d’éducation des femmes et des enfants, en leur inculquant la piété et la bonté lorsqu’ils les exhortent à la prière, au jeûne, à verser des aumônes, lorsqu’ils les encouragent à la lecture du Coran…C’est une occasion à ne pas laisser passer puisque durant ce mois, les gens sont plus réceptifs, ils sont plus aptes et plus disponibles à s’adonner à l’adoration. Soyez donc attentifs à l’éducation des enfants, et portez-y un intérêt plus marqué encore durant ce mois. «Ô vous qui avez cru, préservez vos personnes et vos familles d’un feu dont le combustible sera les gens et les pierres», sourate 66 verset 6. Et la droiture de vos femmes et de vos enfants ne vous sera que profitable dans cette vie et dans l’autre. Le jeûne est aussi cet instant qui permet aux riches insouciants de se rappeler le sort des défavorisés à travers l’organisation des banquets, autour desquels tous seront agglutinés : le riche et le pauvre, le petit et le grand. Quel merveilleux spectacle, quelle marque de compassion, quelle preuve d’humilité et de grandeur d’âme que de voir les gens aisés venir en aide aux indigents pendant le sacré mois de Ramadan!
Telles sont les sagesses du mois de Ramadan. Tels sont les enseignements de l’école de Ramadan. Soyons davantage attentifs, car bientôt viendront les vacances où nous voyagerons dans les autres mois. Bienheureux sera celui qui aura pour provisions les sages leçons de Ramadan. Car celui-là aura emprunté le chemin de la piété.
Abdel Aziz NABALOUM &
CERFI-AEEMB
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