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Synode : La question des divorcés-rémarriés au premier plan

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Les participants au Synode sur la famille ont largement évoqué, mercredi 8 et jeudi 9 octobre, la place des divorcés remariés, et dans une moindre mesure celle des personnes homosexuelles.

Un débat passionné au cours duquel les pères synodaux ont confronté l’enseignement de l’Église à des expériences concrètes.

La discipline de l’Église concernant les divorcés remariés, qui ne peuvent ni communier ni se confesser, doit-elle évoluer ? La question a occupé pas moins de cinq heures de débat entre les participants au Synode, entre mardi 7 octobre dans l’après-midi et jeudi 9 octobre midi. Une durée exceptionnelle, mobilisant 45 intervenants, majoritairement européens et nord-américains, battant en brèche l’idée selon laquelle la réflexion sur les divorcés remariés ne devait être qu’une question parmi d’autres. Et provoquant l’agacement de quelques-uns, invitant – en vain – à ne pas s’attarder sur ce débat : « Ne sommes-nous pas en train de passer un chiffon sur un meuble pour enlever la poussière, alors qu’à l’extérieur, il y a une tempête de sable ? » 

LA QUESTION DES DIVORCÉS REMARIÉS « A PRIS UNE PLACE CENTRALE »

 « F orce est de reconnaître que cette problématique a pris une place centrale », reconnaissait jeudi une source vaticane, à la sortie de la salle du Synode. Au cours des discussions « animées et fraternelles », comme les a qualifiées un porte-parole du Saint-Siège, les tenants de deux thèses se sont opposés. Les premiers redoutent que le changement de discipline en la matière « risque d’ébranler tout l’édifice de l’enseignement moral de l’Église ». « Le remède que vous proposez est pire que le mal », a fait valoir l’un d’entre eux. « Le Magistère ne se situe pas au-dessus de la parole de Dieu », a insisté un autre. À l’inverse, certains pères synodaux ont au contraire plaidé pour que les divorcés remariés puissent bénéficier d’une« miséricorde » plus grande de la part de l’Église, par exemple en suivant les pratiques développées par les Églises orthodoxes. « L’Église doit gérer l’imperfection », a par exemple insisté un père, favorable à une évolution de la discipline. Ceux qui ont demandé que les divorcés remariés puissent de nouveau accéder à la communication ont insisté sur le caractère« individuel » de ces évolutions.

 « D ans les deux camps, l’enjeu est primordial, et les débats sont d’autant plus passionnés », résume un observateur. Le cardinal Godfried Danneels, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, s’est quant à lui essayé à une habile synthèse. « Que faisons-nous pour eux, qui voudraient régulariser leur état de vie et qui savent qu’il n’y a pas de possibilité ? » Mettant en exergue l’importance de former les prêtres à l’accueil des divorcés remariés, le cardinal belge n’a pas pour autant plaidé pour un changement radical en la matière : « C’est un simple appel que je lance, pour aimer les enfants de Dieu, dont la souffrance est souvent grande. Ils crient : ils ne demandent pas souvent qu’on change la discipline. » 

« NOUS SOMMES ENTRÉS DANS LE DUR DE LA DISCUSSION »

 « Les premiers jours, nous avons parfois assisté à des débats de biblistes, s’opposant sur un terme précis. Mais maintenant, nous sommes entrés dans le dur de la discussion », indique un participant américain. Certains ont mis en avant des exemples concrets, tel évêque relatant le cas d’une femme divorcée et remariée qui n’a pas pu se confesser à lui une ultime fois, alors qu’elle était sur son lit de mort. Ou encore ces orateurs insistant sur la nécessité d’établir une différence claire entre celui qui provoque la séparation et celui qui la subit. D’autres ont aussi suggéré que les procédures pour reconnaître les nullités de mariage soient considérablement simplifiées, ou que les paroisses généralisent la création de groupe pour accueillir les divorcés remariés.

Autre question épineuse, celle de l’attitude de l’Église à l’égard des personnes homosexuelles. Une problématique davantage abordée dans les couloirs qu’au sein même de l’Assemblée synodale, où elle semble avoir pris une place moins importante que prévu. Dans son introduction, lundi matin, le cardinal Peter Erdö, rapporteur général de l’Assemblée, avait à cet égard distingué deux aspects : « Avant tout, un large consensus quant au fait que des personnes à tendance homosexuelle ne doivent pas faire l’objet de discriminations (…). En second lieu, il ressort tout aussi clairement que la majorité des baptisés – et de la totalité des Conférences épiscopales – n’attend pas que ces rapports soient placés sur le même plan que le mariage entre un homme et une femme. » Le cardinal Francesco Coccopalmerio, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, a exclu, hier, toute possibilité de bénédiction d’une union de deux personnes homosexuelles.

LaCroix



12/10/2014
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