Pire forme de travail des enfants au Centre-Nord : Une campagne de communication pour sauver les moins de 18 ans des sites d’orpaillage
Le ministre de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale, Alain Zoubga a procédé ce vendredi 1er août 2014 à Songodin, dans la commune de Boussouma, au lancement d’une campagne de communication pour le retrait et la réhabilitation des enfants travailleurs dans les mines artisanales. Organisée par un consortium de quatre organisations de la Société Civile, cette cérémonie a été placée sous le parrainage de Mme Christiane TIAO, épouse de SE le Premier Ministre du Burkina Faso avec la présence effective des autorités locales avec en tête la Gouverneure de la région, les représentations d’organisation de la société civile et d’une population fortement mobilisée pour l’occasion.
« Moins de 18 ans, zéro présence sur les sites d’orpaillage ». C’est sous ce thème que la campagne de communication de lutte contre le travail des enfants dans les sites d’orpaillage a été lancée à Songodin. Une campagne qui vise un environnement protecteur pour les enfants issus des mines artisanales à travers la mise en œuvre d’activités de communication pour le changement de comportement. Ainsi, sur une période de 12 mois, les initiateurs que sont l’Action communautaire pour le Développement de la Région du Centre-Nord (ACD/CN), l’Association pour le Développement Communautaire et la Promotion des Droits de l’Enfant (ADC/PDE)vise plus ambitionnent réaliser entre autres des émissions radios dans 75 villages, des projections de films suivies de débats, des représentations théâtrales, des plaidoyers à l’intention des leaders coutumiers religieux et communautaires, la mise en place et la formation de 75 noyaux relais.
La cérémonie de lancement a été une occasion pour les enfants retirés des sites d’aurifères et formés de faire des témoignages vivants et d’interpeller les autorités présentes sur la nécessité de maintenir le cap de la lutte afin de sauver leurs frères et sœurs de ces lieux malsains.
Saluant cette initiative, madame Christiane TIAO a lancé un appel à la population à ne pas se laisser prendre au piège du gain facile en exposant les enfants, espoir de la famille et de la communauté aux dangers liés à l’activité de l’orpaillage. Aussi les a-t-elle exhortés à faciliter la scolarisation et le maintien des enfants à l’école.
La représentante résidente adjointe de l’UNICEF au Burkina Faso a tout d’abord salué l’engagement du gouvernement dans la lutte contre le travail des enfants avant de s’appesantir sur les effets pervers de l’orpaillage sur les enfants. En dépit des efforts consentis par les acteurs, l’or draine de plus en plus les enfants vidant ainsi les salles de classe, selon madame Sylvana NZIRORERA.
Une étude conjointe menée par le ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale et son institution en 2010 sur 86 sites d’orpaillage de 5 régions du Burkina Faso sur le travail des enfants laisse que 70% des enfants sont de la région du Centre-Nord. Une situation qui interpelle quand on sait la misère que vivent ces enfants en ces lieux et les dangers divers qui les guettent. C’est pourquoi elle appelle les autorités, politiques, administratives, coutumières, les leaders communautaires à s’investir pleinement pour que tous les enfants aient leur place à l’école et non dans les sites d’orpaillage.
Saluant la forte mobilisation des leaders coutumiers, le ministre Alain Zoubga a fait remarquer que « la ruée vers l’or est une ruée vers le malheur voir la mort pour les enfants. » Encourageant les initiateurs de ce projet et la gouverneure, madame Mariam Diallo/Zoromé pour son engagement dans cette noble lutte, il s’est engagé à soumettre à l’appréciation du gouvernement un projet d’extension de cette stratégie de lutte sur toute l’étendue du pays.
La région du Centre-Nord compte à nos jours 219 sites d’exploitation aurifère dont 02 industrialisées (TAPARKO et SABCE), 03 mines semi-mécanisés, 74 sites artisanaux et 145 sites sauvages ou anarchiques avec 05 comptoirs d’achat.
Au vu du nombre élevé et croissant des sites d’orpaillage et du nombre élevé des abandons scolaires (2080 de l’enseignement primaire et 75 du post-primaire). Ces sites drainent de plus en plus de monde dans des conditions d’hygiène, d’alimentation et des comportements à risque qui sont à la base de la détérioration de la santé des orpailleurs en général, des femmes et des enfants en particulier, les acteurs de défense et de protection des Droits de l’Enfant ne pouvaient rester indifférents.
C’est pourquoi, le consortium d’associations avec l’appui financier de l’UNICEF, a développé depuis 04 ans un projet de lutte contre les enfants dans les mines et carrières dans la région du Centre-Nord.
Ce projet vise à lutter contre le travail des enfants dans les sites d’orpaillage :
- apporter des réponses appropriées relatives à la lutte contre pauvreté à pauvreté à travers des activités génératrices de revenus ;
- l’accroissement du taux de scolarité ;
- la lutte contre l’analphabétisme ;
- la réduction du taux d’abandon scolaire ;
- la lutte contre le chômage ;
- la lutte contre le mariage forcé ;
- la création d’un environnement protecteur pour les enfants ;
Après la mise en œuvre du quatrième accord en 2013, le projet de lutte contre le travail des enfants dans les mines et les carrières au Sanmatenga a permis d’engranger de nombreux résultats tangibles dont 402 enfant retirés des mines artisanales et formés à des métiers.
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