L’année 2014 égrène ses dernières heures, emportant avec elle les cauchemars qui ont troublé nos nuits et nos rêves.
2014 s’en va, avec sa cohorte de peines, de douleurs et de deuils. Ne restera d’elle que la prise de conscience d’un peuple révolté qui a décidé d’assumer son destin, en se débarrassant d’un pouvoir en qui il avait placé sa confiance mais qui l’a conduit hélas, au précipice ; la prise de conscience d’une jeunesse désorientée, abandonnée à elle-même et qui cherche toujours ses repères.
Mes chers compatriotes,
Chers frères et amis résidant au Burkina Faso,
Bonjour donc l’année 2015 dont nous espérons qu’elle sera déterminante pour la mise en place de nouvelles institutions issues d’élections libres, transparentes et crédibles, avec des résultats consensuellement acceptés par l’ensemble des Burkinabè et la communauté internationale.
A ce propos, nos différentes rencontres avec la CENI, ces derniers jours, permettent d’envisager des projections qui rendent possible l’organisation du scrutin dès le début du mois d’octobre 2015. Reste à préciser, lors de nos prochaines rencontres, en janvier, le type de couplage pour les élections et l’épineuse question de la participation des Burkinabè de l’étranger. Et bien entendu toutes les autres questions connexes, en particulier la constitution et le code électoral.
Tout est fait pour que la réunion du Groupe de contact international, prévu le 13 janvier 2015, puisse constater les éléments visibles de la programmation définitive que nous allons bientôt arrêter pour les divers scrutins.
Tous les partis politiques et les organisations de la société civile, en un mot les forces vives de la Nation, sont conviés à aider le gouvernement dans son engagement et sa détermination à atteindre cette gageure. C’est le sens du message que je me propose de leur adresser, au cours des entretiens que j’aurai, le 6 janvier prochain, avec leurs différents responsables. Et pour que tout cela se fasse dans l’esprit de la Charte qui prône l’inclusivité, et dans celui de la réconciliation nationale, j’ai décidé, par mesure de clémence, de lever la suspension à l’encontre des partis politiques frappés par cette décision, décision qui leur sera bientôt notifiée par arrêté ministériel.
Mais je tiens à les avertir que la Transition n’aura pas d’état d’âme, s’il advenait que ces mêmes formations politiques s’adonnent à un activisme débordant, au point de menacer la sécurité de l’Etat.
Par ailleurs, dans l’ordre des mesures annoncées, l’Etat a décidé de donner des moyens à la famille du Président Thomas Sankara, pour procéder aux travaux de prospection de sa tombe. Nous n’attendons donc plus que la réaction de la famille du défunt.
S’agissant de l’affaire Norbert Zongo, comme cela a déjà été dit, nous faisons table rase du passé. Le dossier est réouvert avec de nouveaux hommes, en l’occurrence un nouveau Procureur, nommé seulement hier.
Sur le plan des poursuites judiciaires et des réparations, les audits ont commencé dans les administrations publiques et parapubliques, et l’action conjuguée du Contrôleur Général d’Etat aidera sûrement à accélérer cette avancée. A terme, il s’agira de blanchir ceux qui, suite à l’examen de leur gestion, n’auront rien à se reprocher, de restituer à l’Etat les biens recelés, de poursuivre les coupables, et tout cela par la procédure judiciaire.
Nous n’avons pas oublié nos engagements en faveur des jeunes. En plus de l’inscription au budget national d’une ligne de crédit, nous comptons mobiliser des ressources additionnelles pour jeter les bases de notre programme pour l’emploi des jeunes. J’ai bien précisé qu’en raison de la durée de vie de la transition, nous tracerons au moins les sillons, à charge pour ceux qui viendront après nous de les parfaire.
L’action économique et sociale de la Transition se poursuivra dans d’autres domaines. En 2015, j’instruirai le gouvernement de prendre les dispositions légales et règlementaires appropriées, en concertation avec les administrations et les acteurs concernés, pour :
le recrutement massif, d’agents de santé formés pour renforcer les effectifs et répondre aux besoins des structures sanitaires les plus déficitaires, notamment les accoucheuses auxiliaires, les agents itinérants de santé, les infirmiers d’Etat, les sages-femmes, les infirmiers brevetés, etc… ;
l’érection de l’Hôpital Blaise Compaoré en Centre Hospitalier Universitaire ;
l’encadrement des coûts du loyer social dans nos centres urbains ;
une profonde réforme du système et des procédures judiciaires, à l’issue des Etats généraux de la justice, en vue de leur accélération et de leur allègement ;
l’approfondissement du dialogue social dans tous les secteurs et avec les partenaires sociaux, dans la recherche d’avancées décisives et globales en réponses à vos préoccupations majeures ;
le maintien et la consolidation de l’effort budgétaire sur les secteurs sociaux ; notamment la santé, l’emploi des jeunes et des femmes ; l’éducation de base, les enseignements secondaire et supérieur, etc…
Le Conseil National de Transition (CNT) fonctionne maintenant à plein régime, ce qui lui a permis d’examiner à fond et d’adopter le budget de l’Etat 2015 qui s’élève à 1 515 milliards de francs CFA.
Bientôt, il légifèrera sur les différents textes organiques afférents à l’organisation des élections. Bientôt aussi, la commission de réconciliation nationale sera pleinement fonctionnelle, parachevant ainsi la mise en place définitive des institutions de la Transition.
On le voit donc, n’en déplaise à ceux qui ont la critique facile, à ceux qui pensent que l’on peut déboulonner, en un laps de temps, un régime enraciné depuis 27 ans dans les tréfonds de l’histoire, la Transition poursuit avec détermination la mission que le peuple lui a confiée : une mission de redressement, une mission de reconstruction, une mission de consolidation de la démocratie.
Mais qu’il soit bien entendu et que cela soit bien clair, il n’y aura pas de place pour les contestations injustifiées, parce qu’on se dit que c’est dans l’air du temps ; pour ceux qui s’agitent à tort et à travers, croyant intimider le gouvernement. Nous ne sommes pas dupes de leurs manœuvres et surtout nous savons que les mêmes qui sont prompts à la dénonciation, à la délation, voire au sabotage, sont ceux-là qui mangeaient, il n’y a pas longtemps encore, au râtelier du régime déchu.
Nous avons pris l’engagement de conduire le pays vers une démocratie modèle, et, pour donner l’exemple nous-mêmes, nous évitons les méthodes dures et arbitraires de gouvernement. Mais si ce comportement doit être interprété par certains comme un signe de faiblesse, alors, sans état d’âme, nous prendrons nos responsabilités.
Et maintenant, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter mes meilleurs vœux, les meilleurs vœux de l’équipe de la Transition.
Bonne année les femmes du Burkina, vous avez démontré à la face du monde ce dont vous êtes capables, par votre participation très remarquée et décisive à l’insurrection des 30 et 31 octobre. L’histoire le retiendra.
Bonne année la jeunesse du Burkina, pour votre vaillance et votre patriotisme qui ont su dire non à l’injustice et à l’iniquité, redonnant ainsi à notre pays les valeurs qu’il avait perdues ou plutôt que l’on avait sabordées : l’honneur, la dignité, l’intégrité. L’histoire le retiendra.
Bonne année aux plus petits, la conscience du Burkina en germination, appelée à être la conscience du Burkina en action.
Bonne année à tous. Dans l’attente de l’aube nouvelle, j’adresse à chacun d’entre vous, qu’il soit ici au Burkina ou de la diaspora, mes vœux de santé, de paix et de prospérité.
J’exprime ma solidarité et ma compassion à tous ceux qui sont affligés par la maladie ou les dures épreuves de la vie et forme le vœu que l’année nouvelle leur apporte santé et réconfort.
BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2015, et que la Providence divine continue de nous guider et de nous protéger.
La Direction de la Communication de la Présidence du Faso