Marche meeting du 28 octobre 2014 : « l’objectif est de tout faire pour empêcher la modification de l’article 37 de la constitution »
L’opposition politique burkinabè appelle à une marche meeting le mardi 28 octobre en réaction à la décision du conseil extraordinaire des ministres du 21 octobre dernier de transmettre à l’assemblée nationale un projet de loi en vue de la convocation d’un référendum pour modifier l’article 37 de la constitution. Lors d’une conférence de presse organisée ce dimanche 26 octobre, Ablassé Ouédraogo a affirmé que l’objectif est de tout faire pour empêcher la modification de l’article 37 de la constitution.
C’est à une conférence de presse en deux étapes que les journalistes ont pris part ce dimanche au CFOP. En effet, avant l’échange avec le CFOP, place a été faite au collectif des femmes pour la défense de la Constitution qui a annoncé qu’elle a décidé, de façon spontanée, d’organiser une marche ce lundi 27 octobre à partir de 16 h. Sara Sérémé lance alors un appel à toutes les femmes, épouses et surtout mères, à sortir pour dire non à la révision de la Constitution, pour interpeller le président du Faso, le législatif, les forces de l’ordre, et pour inviter les autorités à reconsidérer leur action et à retirer le projet de loi. La marche partira de la maison du peuple au rond-point des Nations unies. L’élément symbolique de cette manifestation sera des spatules en bois qui, selon S. Sérémé, « ont une symbolique très grave si elles sont brandies par des femmes ». Les femmes sont donc invitées à sortir avec des spatules.
« Il faut être naïf pour croire que le pouvoir veut d’une consultation du peuple »
Pour Ablassé Ouédraogo, il n’est pas de doute que la stratégie et la volonté du pouvoir est d’éviter de donner la possibilité au peuple de choisir. « Le projet de loi dit que c’est pour convoquer le référendum, mais l’objectif du pouvoir est d’obtenir les 96 voies nécessaires pour réaliser ce qu’ils appellent le ‘’ chaos debout ‘’. Là on n’a pas besoin de consulter le peuple, certains partis auraient donc privé le peuple du droit d’exercer son choix à travers le référendum », indique-t-il. Il ne s’agit donc pas seulement d’une lutte contre la tenue d’un référendum mais aussi et surtout contre la modification de la constitution. Reprenant des propos du président Compaoré tenus le 23 septembre dernier à l’ouverture du dialogue politique qui disait que « tout référendum divise la société et que ce n’était pas son premier choix » et évoquant le ralliement de l’ADF/RDA, le président de Le Faso Autrement affirme « qu’il faut être naïf pour croire que le pouvoir veut d’un référendum, d’une consultation du peuple pour modifier la constitution ».
Il revient donc au peuple de manifester sa position, à travers un langage modéré et d’assumer ses responsabilités, car c’est lui qui fait la force de l’opposition, a –t-il signifié. Le peuple est donc appelé ce mardi 28 octobre à dire non à la modification de la constitution.
Le départ de la campagne de désobéissance civile
La manifestation du 28 octobre qui aura lieu sur l’ensemble du territoire national, marquera aussi le point de départ de la campagne de désobéissance civile. Une action décidée par l’opposition conformément aux articles 167 et 168 de la constitution. Une campagne qui demeurera tant que l’objectif qui l’a déclenché n’aura pas été atteint, à savoir obtenir la non modification de l’article 37. Le contenu de cette campagne sera indiqué au moment opportun par l’opposition et toutes les parties qui entreront dans cette campagne, explique A. Ouédraogo.
Cependant, il le précise, rien n’est perdu, rien n’est gagné, tout est possible. « Si nous avons la chance que quatre député patriotes de l’ADF/RDA, du CDP, du groupe CFR, de l’UNDD acceptent d’écouter ce que le peuple veut », ce qui donnera lieu d’aller au référendum. Gardant de l’optimisme quant aux tournures que pourraient prendre les événements, il n’exclut pas la possibilité que le projet de loi soit entériné. Il faudrait pour cela « un sursaut de patriotisme pourrait venir de la part de 37 députés qui se joindraient au 28 de l’opposition et le projet de loi sera ainsi enterré ». Ou encore que « les responsables deviennent raisonnable et comprennent que le peuple a besoin d’alternance et de changement et modifier la constitution ne contribuera à apporter le changement et l’alternance ».
Le lieu de rassemblement pour la marche meeting est la place de la nation, d’où elle se terminera également après avoir couvert un circuit passant par le rond-point des nations unies.
Lefaso.net
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