Région du Centre-Nord

Selon le président du tribunal Issouf Guinguémdé la province du Namentenga, dans la région du centre-nord, bat le record dans la pratique  de mutilations génitales féminines. Pour rappeler à la population que la pratique de l’excision est une activité répréhensible, une audience foraine s’est tenue donc tenue à Boulsa et au cours duquel des complices de cette pratique rétrograde ont été jugés. Au cours de l’audience, les époux  pour  leur défense diront qu’ils n’étaient pas à la maison le jour de l’excision. « C’est une affaire de femmes et cela ne nous intéresse pas nous les hommes», se sont-ils tous défendus.   Les uns diront qu’ils étaient au champ et les autres en pâturage avec des animaux. Les mères, pour leur part, diront que leurs filles sont assez grandes et   sont allées d’elles-mêmes se faire exciser. Pour d’autres, c’est parce que leurs filles avaient des démangeaisons au niveau du sexe qu’elles les ont faites excisées. « Que cela ne tienne,  la séance de l’excision a été planifiée d’autant plus  qu’il y a eu une réunion préparatoire chez le Patriarche Rakouéga Sawadogo. Et que chacune aurait payé la somme de 2020 F CFA, (2000 frs pour  l’exciseuse et 20 frs pour le prix de la lame)», a balayé le tribunal. Acculés, époux comme épouses diront qu’ils ont tort avant de demander la clémence  du tribunal. ‘’Nous ne recommencerons plus jamais’’, ont-ils juré. Saisissant l’opportunité, le tribunal épiloguera sur les conséquences  pendant et après l’excision, rappelant qu’il s’agit d’une mauvaise foi si quelqu’un dit qu’il n’a jamais entendu parler des méfaits de l’excision et ses conséquences. Le président du tribunal Issouf Guinguémdé a vivement remercié le conseil National de lutte contre la pratique de l’excision et le conseil provincial pour les efforts qu’ils consentent. Ainsi, 8 complices ayant assisté Tousma Kaboré, une exciseuse, dans les faits de mutilations génitales féminines sur 11 filles, ont été condamnés à 06 mois avec sursis avec une amende  de 150 000 F CFA chacun tandis qu’un autre a écopé d’une amende de 200 000 F CFA. Deux personnes ont été relaxées pour insuffisance de preuves.  Les personnes condamnées disposent d’un délai de 15 Jours pour faire appel. Selon le directeur provincial de l’action sociale et de la solidarité Nationale, Boureima Nacanabo du Namentenga au cours des deux dernières années, 30 filles ont été victimes de la pratique de l’excision : 8 à Zabga le 1er Septembre 2014, 9 à Zaongo en 2014, 2 à Tougouri en 2015 et 11 à Nièga le 2 Juillet 2015.

AIB