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Enlèvement d’un Occidental au Burkina Faso: la traque s’organise

Pour la première fois, un Occidental a été enlevé au Burkina Faso, ce samedi 4 avril. Agent de sécurité d’une société minière, ce ressortissant roumain a été pris en otage à Tambao, dans le nord du pays, par cinq hommes armés non identifiés. Les services de sécurité des pays frontaliers sont sur le pied de guerre pour retrouver les ravisseurs et leur otage.


Un ressortissant roumain travaillant pour la société Pan African Minerals exploitant le manganèse des mines de Tambao, dans le nord du Burkina Faso, a été enlevé par cinq individus non identifiés, samedi. Le rapt s’est déroulé aux environs de 10h30 (TU et heure locale). Une équipe de sécurité de la mine de Tambao était en patrouille lorsqu’elle est tombée dans une embuscade. Les assaillants, cinq hommes « armés et enturbannés », ont fait feu et blessé grièvement un gendarme. Le conducteur du véhicule de la patrouille de sécurité a également été blessé.

« Le gendarme a été blessé à la tête, au thorax et au niveau du bassin. Ils ont dit au chauffeur de courir puis ils lui ont tiré dans une cuisse. C'est lui qui a donné l'alerte », raconte l’un des employés de la mine. Le responsable de la sécurité du site minier de Talbao, ressortissant roumain et seul expatrié européen présent à bord du véhicule au moment de l’attaque, a été kidnappé.

Incertitude sur la localisation des ravisseurs

Une cellule de crise a été mise en place et « des investigations sont en cours en vue de retrouver les assaillants qui ont pris la fuite en direction de la frontière Burkina-Niger », selon un communiqué du gouvernement bukinabè. Des renforts sécuritaires ratissent toute la zone à la recherche des ravisseurs et leur otage. Tout en condamnant cet « acte barbare et lâche », le gouvernement burkinabè appelle les populations au calme. Il assure par ailleurs que toutes les dispositions sont prises pour la sécurité des personnes et des biens dans l'ensemble du territoire national, dans les zones frontalières et dans la bande sahélienne relevant de la souveraineté du Burkina Faso.

Ce dimanche matin, l’incertitude demeure sur l’endroit où se trouvent les ravisseurs et leur otage. Sont-ils toujours sur le territoire du Burkina Faso ? Sont-ils passés au Niger ? Au Mali ? Le Mali, qui a une frontière avec le Burkina Faso, participe en tout cas à la traque des ravisseurs. « Dès l’annonce du rapt, les autorités maliennes ont dépêché sur le terrain deux unités », précise un responsable du ministère malien de l’Intérieur. Ce dimanche matin, il est question d’envoyer sur le terrain une nouvelle unité en renfort. Les services de sécurité des pays de la sous-région sont en contact permanent, mais la tâche n’est pas aisée.

Dans certains milieux très au fait du dossier, on explique que le rapt semble avoir été minutieusement préparé. Outre le véhicule qui a servi à l’enlèvement, d’autres véhicules, une suiveuse et un véhicule de ravitaillement auraient participé à l’opération. Pour l’instant, aucune revendication n’a été émise, mais à Bamako, une source diplomatique fait cette observation : « Frank est l’un des prénoms du Roumain enlevé. Avec un pareil prénom, il se pourrait bien que les ravisseurs croyaient avoir affaire à un ressortissant français. »

La mine de Tambao

Pour le moment, le gouvernement roumain n’a pas officiellement confirmé l’enlèvement de l’un de ses ressortissants, mais dit avoir mis en place une « cellule de crise » en vue « d’analyser les informations en provenance du Burkina Faso ».

L’exploitation de la mine de manganèse de Tambao, où l’enlèvement s’est déroulé, est assurée par la société britannique Pan African Minerals, également présente notamment au Niger et dirigée par Frank Timis, un homme d’affaires australo-roumain. Mais la licence d’exportation de la société a été suspendue en mars, dans l’attente de la construction promise de la ligne ferroviaire Tambao-Abidjan.

Le site de Tambao avait déjà été le théâtre d’une « attaque » en janvier de cette année qui avait conduit à l’évacuation d’une partie du personnel, selon un diplomate occidental basé à Ouagadougou, cité par l’Agence France-Presse.

RFI

 



06/04/2015
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