Région du Centre-Nord

Quelques minutes après cet accident, lorsqu'un ami est venu nous chercher pour aller à son domicile afin de nous prodiguer les petits soins de santé, nous avons vu un autre accident: c'était encore un conducteur de taxi-moto qui était à l'origine de ce fait. Du reste, les discussions étaient très âpres entre le propriétaire du tricycle en question et le protagoniste au moment où nous étions de passage.

Une semaine avant ces évènements, un ami électricien m'avait confié avoir subi le même sort sur la route, blessé était-il par un conducteur de «moto taxi».

Les exemples sont légion et Dieu seul sait le nombre de victimes d'accidents causés par les conducteurs des tricycles. Ce qui remet forcément au goût du jour le problème de ces engins à 3 roux qui ont inondé les villes et les campagnes du pays. L'arrivée de ces motos, le plus souvent «made in China», avait suscité de l'espoir auprès des jeunes qui ont tout de suite eu de l'emploi pour gagner leur pain au quotidien. Ce qui est très important, au regard du taux de chômage dans les villes et campagnes. Certains jeunes conducteurs ont même réalisé la prouesse et l'ingénierie de transformer leurs tricycles pratiquement en voitures, avec des vitres à la cabine, pour se protéger du vent et du soleil. Mais ce n'est pas cela qui cause problème.

Ce qui est regrettable et déplorable, c'est que, le plus souvent, les conducteurs de moto à 3 roues roulent à vive allure, à tombeau ouvert. Sans permis de conduire et n'ayant connaissance d'aucune règle de la circulation, ils provoquent tout le temps des accidents, créant du coup des dommages multiples aux usagers. En voulant donc réussir leur vie, ce qui est légitime, ils mettent celle des populations en danger. Cela est inacceptable car les autres ont aussi le droit de vivre en toute quiétude. On se rappelle que les autorités municipales avaient donné un délai pour que les conducteurs de tricycles aient des permis de conduire avant d'exercer leur métier. Ce délai de grâce est-il toujours en cours?

En tout cas, il est temps que la Police municipale continue la sensibilisation tout en sévissant pour éviter le pire. Un accident peut arriver à tous, à tout moment et par le geste de tout le monde. Cela, l'on n'en disconvient pas. Mais quand on peut adopter une attitude de prudence en évitant la vitesse des TVG et en respectant le code de la route, on peut contribuer un tant soit peu à réduire les malheureux cas d'accidents qui sont devenus monnaie courante dans nos cités et de préserver la vie des citoyens. Comme le disait le philosophe André Malraux, la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie. Raison de plus pour que les autorités municipales ouvrent l'œil et le bon pour empêcher autant que faire se peut ces conducteurs inconscients qui font de l'excès de vitesse leur sport favori dans les routes exiguës du pays leur passion. Il est urgent de mettre ces conducteurs imprudents hors d'état de nuire. Cela y va de la protection des Burkinabè.

Saïdou Zoromé (lesechosdufaso.net)