Continuum de l’éducation : Quels enjeux pour le système éducatif du Burkina Faso
Le transfert du préscolaire et du post-primaire au Ministère de l’Education Nationale est d’actualité et anime les causeries dans le milieu de l’enseignement tant primaire que secondaire. Quel est le fondement de cette réforme du système de l’éducation encore appelée continuum ? Quels enjeux pour la mise en œuvre du continuum ? Quel est l’état des lieux de la mise en œuvre du transfert ? Telle sont entre autres préoccupations qui divisent les acteurs de l’éducation. Sur ces lignes, actu-sanmatenga qui était au cœur de la 10ème conférence annuelle des personnels d’administration et de gestion du MENA à Dori a suivi avec intérêt une communication relative à la question et se propose d'enrichir vos débats par l'apport de nouvelles connaissances sur le sujet.
Fondements du transfert
Le transfert du préscolaire et du post-primaire au MENA trouve son fondement dans la Loi 013-2007/AN portant loi d’orientation de l’éducation. En effet, cette loi stipule que « Elle (l’éducation de base) comprend l’éducation de la petite enfance, l’enseignement de base et l’éducation non formelle. » pour la même Loi, l’enseignement de base est « l’ensemble des activités d’enseignement et de formation consistant à faire acquérir aux apprenants de six à seize ans des compétences de base qui leur permettent soit de poursuivre les études de l’enseignement secondaire, soit de s’insérer dans la vie socio-professionnelle. L’enseignement de base comprend l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire.» la loi 013 précise en son article 4 que « l’enseignement de base est obligatoire pour tous les enfants de six à seize ans. L’article 6 dit que « l’enseignement de base est gratuit. »
Le Continuum, une opportunité de développement du secteur de l’éducation de base
Le transfert du préscolaire et du post-primaire au MENA vise à contribuer à la mise en œuvre effective de la réforme du système éducatif. De ce fait, il permettra au MENA de se mettre en phase avec la législation en vigueur au Burkina Faso. La mise en œuvre du continuum permettra donc d’augmenter le taux de transition entre le primaire et le post-primaire et d’accroître du même coup l’offre d’éducation de base. Le transfert sera progressif sur quatre années et un mécanisme d’allocation et de gestion des ressources humaines, sera mis en place, selon les techniciens. Il s’agit de la reconversion d’enseignants du primaire en enseignants du post-primaire, du recrutement complémentaire, des demandes de mise à disposition de sortants de l’IDS et de l’ENS, de l’utilisation du personnel enseignant au bureau ainsi que des vacataires et des volontaires. Pour la gestion rationnelle du personnel, il est préconisé la mise à cheval de professeurs entre plusieurs établissements, l’application de la pluridisciplinarité, la compensation liée à la mise à cheval et la vacation. Des Complexes Intégrés d’Education de Base (CIEB) comprenant chacun un Centre d’Education et d’Eveil du Préscolaire (CEEP), une école primaire et un CEG dirigé respectivement par un Educateur de Jeunes Enfants (EJE), un Instituteur Principal (IP) ou à défaut un Instituteur Certifié (IC) et un Professeur Certifié de CEG ou à défaut un professeur de CEG seront également créés.
1937 classes de 6ème transférées pour 2013-2014
L’état des lieux des éléments qui ont fait l’objet de transfert, conformément aux recommandations du comité technique, montre que le MENA aura à gérer 638 établissement dont 429 ouvriront seulement une classe de 6ème. Cela nécessite un redéploiement d’au moins 1287 professeurs, de 429 agents d’administration et de gestion pour assurer les tâches de surveillants et d’économe puis du personnel de soutien. Pour cette année scolaire 2013-2014, il est prévu en tout 1937 classes de 6ème pour le MENA. En terme de besoin en personnel du post-primaire, il est relevé une prévision de 801 professeurs dans divers matières pour l’ensemble de notre pays. La région du Centre-Nord en a besoin de 51 dont 15 professeurs de français, 10 de maths, 6 de SVT, 11 d’anglais et 9 professeur d’histoire. Pour la mise en œuvre du plan d’action triennal décliné en 5 programmes, il est réquis une enveloppe de 11 542 027 000 de Fcfa. Il s’agit du programme développement des infrastructures et d’équipements pour le continuum éducatif, du programme d’amélioration de la qualité des enseignements dans l’éducation de base, de celui d’allocation de ressources humaines compétentes au profit des structures d’éducation de base, du programme de financement des actions du transfert du post-primaire et du préscolaire au MENA et enfin du programme pilotage du processus et de gouvernance de l’éducation de base dans le contexte du transfert du post-primaire et du préscolaire au MENA.
Des mesures transitoires
La première session ordinaire du comité interministériel sur le transfert tenue à Loumbila les 10 et 11 septembre 2013 a préconisé le transfert des CEG des villages uniquement au niveau du post-primaire et le maintien des CEEP dans les structures appartenant au MASSN pour la rentrée scolaire 2013-2014. Comme mesure transitoires, cette session a également requis que les mouvements du personnel soient assurés par le MESS et le MASSN, l’organisation de la rentrée scolaire soit assurée par le MESS et le MASSN, les passations de service soient diligentés par les mêmes départements ministériels, les affectations des élèves en classe de 6ème et le recrutement pour complément d’effectifs soit assuré par le MESS ainsi que les demandes d’ouverture de CEG.
Source: 1Oème conférence des PAG/Dori
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