COIN DU JEÛNEUR : LE JEÛNE DE CELUI QUI NE PRIE PAS
C’est un fait ! De nombreuses personnes n’exécutent pas les cinq prières obligatoires en islam et se découvrent pourtant jeûneurs pendant le mois de ramadan. : Une triste réalité. En effet, la prière est le pilier principal de l’islam (après l’attestation de foi) et toute personne qui s’en éloigne tombe dans le groupe des mécréants.
Certains savants critiquent ceux qui jeûnent sans prier. Qu’est-ce que la prière a à voir avec le jeûne ? Ceux qui ont critiqué le fait de jeûner sans prier ont raison, car la prière est le pilier principal de l’islam (après l’attestation de foi) sans lequel la foi d’une personne n’est pas valable. Celui qui l’abandonne devient mécréant et sort de l’islam. Allah n’accepte ni le jeûne des mécréants, ni leurs aumônes, ni leurs pèlerinages, ni quoi que ce soit de leurs bonnes œuvres. Allah a dit (traduction rapprochée) : « Ce qui empêche leurs dons d’être agréés, c’est le fait qu’ils n’ont pas cru en Allah et Son messager, qu’ils ne se rendent à la prière que paresseusement, et qu’ils ne dépensent (dans les bonnes œuvres) qu’à contrecœur. » (Le Désaveu ou le Repentir, v. 54). Donc, le fait de jeûner sans prier entraîne la nullité du jeûne : il ne sera pas accepté par Allah et le fait de jeûner seulement alors ne saurait rapprocher le jeûneur de Lui.
Le jeûne du ramadan efface les pêchés commis depuis le ramadan passé certes, mais sous certaines conditions. Chacun devrait prendre en compte le hadith selon lequel le Prophète (saw), a dit : « D’une prière à l’autre, de la prière du vendredi à l’autre, du jeûne du ramadan au prochain jeûne du ramadan, les péchés sont effacés, sauf les grands péchés (al-Kabâ’ir). » (Rapporté par Muslim dans le chapitre de la purification (n°233)) Le Prophète (saw) a donc cité comme condition pour que soient effacés les péchés d’un ramadan à l’autre, le fait d’éviter les grands péchés. Or, abandonner la prière, ô toi qui jeûne sans prier, tu n’as pas évité les grands péchés : car quel péché y a-t-il de plus grave que l’abandon de la prière ? Mais plus que cela : l’abandon de la prière apparaît comme un acte de mécréance de celui ou celle qui le fait, donc, comment son jeûne pourrait-il effacer ses péchés ?
Toute personne dans cette situation doit vite se repentir et pratiquer la prière qu’Allah nous a ordonnée d’accomplir et, après cela, pratiquer le jeûne, selon la recommandation du Prophète (saw) à Mu’âdh, qu’Allah l’agrée, lorsqu’il l’a envoyé au Yémen : « Que la première chose à laquelle tu les invites soit le témoignage qu’aucune divinité ne mérite d’être adorée en dehors d’Allah, et que Muhammad est l’Envoyé d’Allah. S’ils répondent à ton appel, informe-les alors qu’Allah leur a imposé cinq prières de jour et de nuit […]. » (Rapporté et authentifié par At-Tirmidhî dans le chapitre de la Zakât (n°625). Il a donc cité en premier lieu le témoignage de foi puis la prière et ensuite l’aumône légale (Zakât). (Ibn ‘Uthaymîn, Fatâwâ as-Siyâm (Fatwas relatives au jeûne rassemblées par Muhammad al-Musnad), p. 69.)
Le prieur circonstanciel
Malheureusement, certaines personnes ne se rappellent les cinq prières quotidiennes que pendant le mois de ramadan, et dès que le mois est terminé, elles s’arrêtent de prier. Il ne faut pas du tout oublier que la prière est un des piliers de l’islam et c’est même son pilier le plus important après le témoignage de foi. C’est donc une obligation individuelle de l’accomplir. Quiconque l’abandonne, que ce soit en la reniant, ou en refusant de la pratiquer, ou seulement par paresse et négligence, rejoint le groupe des mécréants.
Ceux qui jeûnent le mois du ramadan et ne prient que pendant ce mois, leur acte équivaut à une tentative de tromper Allah ! Et bien, vils sont ceux qui ne connaissent Allah que pendant le ramadan : leur jeûne n’est pas valable tant qu’ils délaissent la prière hors du ramadan (Fatwa du Comité Permanent des Recherches Scientifiques et de l’Iftâ, Fadhâ’il Ramadhân (Les vertus du Ramadhân, rassemblé par Abdur-Razzâq Hassan), p. 14. ).
Celui qui délaisse la prière volontairement devient mécréant par son acte. Son jeûne et toute autre adoration ne sont pas valables jusqu’à ce qu’il se repente. La preuve de ceci est le verset suivant (traduction rapprochée) : « Mais s’ils avaient donné à Allah des associés, alors tout ce qu’ils auraient fait eût été vain. » (Les Bestiaux, v. 88) D’autres versets et hadiths témoignent aussi de cela.
Certains savants disent qu’une personne qui abandonne la prière par négligence ou par paresse ne devient pas mécréante et que ni son jeûne, ni le reste des adorations qu’il accomplit ne s’annulent tant qu’il ne les renie pas et qu’il les reconnaît comme étant obligatoires. Mais l’avis le plus juste est qu’une telle personne devient mécréante, ainsi que le prouvent les nombreux hadiths, parmi lesquels on peut citer : Le Prophète (saw) a dit : « Ce qui sépare le musulman de la mécréance et de l’associationnisme est l’accomplissement de la prière. » (Hadith rapporté par l’imam Muslim dans son recueil de hadiths authentiques selon Jâbir ibn ‘Abdillah, qu’Allah l’agrée lui et son père). Le Prophète, prière et salut sur lui, a dit : « Le pacte qu’il y a entre nous (les musulmans) et eux (les mécréants), c’est la prière. Et quiconque l’abandonne tombe dans la mécréance. » (Hadith rapporté par l’imam Ahmad et les quatre compilateurs de hadiths selon Burayda ibn ul-Hussayn, qu’Allah l’agrée).
Chaque jour, à chaque instant, le cœur du croyant doit désirer Dieu.
Autant l’islam est la synthèse de tout le programme divin pour l’humanité, le Coran, le résumé de la parole de Dieu au genre humain, et Mohamed (saw) le sceau de la prophétie, autant on retrouve dans la prière musulmane toutes les formes de prière de la création de Dieu. On est en position débout comme les arbres, les montagnes. Dans le roukou, on retrouve les animaux à quatre pattes. On est prosterné à la recherche d’un lien fort qui nous permettra d’être dans l’enracinement de certaines créatures végétales auxquelles ce lien donne leur raison d’exister. On effectue des cycles (débout, s’incliner, se relever, se prosterner, s’asseoir et répéter le même cycle) comme le soleil, la lune, les astres dont l’existence est rythmée par des cycles. On glorifie Dieu à haute voix dans les prières comme certaines créatures volantes (oiseaux), le tonnerre, les cris animaliers…On est souvent silencieux dans la prière comme certains cours d’eau. Elle maintient le cœur éveillé et attentif. Le temps et ses déchirures nous prennent souvent une partie de nous-mêmes et seul un cœur présent peut échapper à l’oubli.
Dieu fit de la Oummah une communauté de rappel : cinq fois par jour ; chaque vendredi un bilan hebdomadaire ; une fois dans l’année au mois de ramadan, le retour à Lui pour nous recharger spirituellement ; répondre à son appel, une fois dans sa vie en allant aux lieux saints. Chaque jour, à chaque instant, le cœur du croyant doit désirer Dieu.
Allah est le plus savant !
Sous la coordination de Moumouni Simporé
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