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Année scolaire 2013-2014:La rentrée des angoisses

SAM_4653.JPGLa rentrée scolaire est là, et comme chaque année, elle semble surprendre. La course est ouverte, comme une procession auprès des banques et institutions financières, pour les prêts bancaires, afin de faire face aux nombreuses dépenses : scolarité, fournitures scolaires, moyens de déplacement, tenues scolaires... Comme chaque année, la présente rentrée est manifestement source d’angoisses de tous ordres, aussi bien pour les parents, les élèves que l’administration. A l’heure actuelle, les bureaux de chefs d’établissements, surtout du public, s’apparentent à des couloirs d’hôpitaux. Une longue file d’attente, des mines renfrognées, des regards pensifs pour une seule cause : obtenir une place dans ces établissements dont l’organisation et le travail sont parfois décriés. Cependant, ces écoles demeurent la seule chance pour bon nombre d’enfants d’accéder au savoir, compte tenu du niveau des frais de scolarité. Cette étape franchie, il faut penser à régler la note, si petite soit-elle. Vient ensuite le tour des librairies, à la recherche du moins-disant, et tout le reste. L’éducation n’a pas de prix, dit-on, mais elle a quand même un coût, et l’accès et le maintien des enfants dans le système scolaire en dépendent ; du moins jusqu’à ce que le principe de l’obligation et de la gratuité scolaires soit une réalité dans toutes les contrées du Burkina. 
Les autorités, elles aussi, n’ont pas le sommeil facile et profond en cette période de reprise des cours. D’abord en tant que parents, ensuite parce qu’elles partagent les angoisses des citoyens. Elles ont pu par exemple, assurer la disponibilité et le respect des prix des fournitures scolaires. En effet, une mission d’inspection du ministère du Commerce a fait le constat, courant septembre, pour vérifier d’abord le respect des clauses chez les importateurs, puis, le respect des prix au niveau des détaillants.
Cependant, force est de constater que les autorités n’ont pas pu plafonner les frais de scolarité qui ont connu une hausse dans plusieurs établissements privés. Les fondateurs d’établissements fondent leur argument sur la revalorisation des frais de vacation de 25%, survenue en 2011, qui fait croître leurs charges. Devant les faits, le gouvernement use de dialogue auprès des promoteurs pour éviter les excès.
L’insuffisance de places dans les écoles est une réalité, et chaque année, il se crée une surenchère autour des établissements publics.
La rentrée 2013-2014 est également marquée par le transfert du préscolaire et du postprimaire au MENA
La loi d’orientation de l’éducation du 30 juillet 2007, en son article 19 stipule que « L’éducation de base formelle comprend l’éducation préscolaire, l’enseignement primaire et l’enseignement postprimaire ». S’inscrivant dans cette logique, le gouvernement du Burkina Faso a, au cours du conseil des ministres du 28 mai 2013, adopté le décret N°2013-542 portant transfert du préscolaire et du postprimaire au ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation. Ledit décret précise que cela signifie également le transfert des compétences et des ressources nécessaires à la mise en œuvre de cette nouvelle vision. En vue de son opérationnalisation, un comité interministériel mis en place a procédé à un minutieux examen des contours institutionnels et juridiques, de la question des infrastructures, des ressources financières, humaines, matérielles, des questions pédagogiques, de la communication. Ceci, pour éviter toute navigation à vue.
Aussi, à cette rentrée, le transfert sera effectif, et selon la vision des plus hautes autorités du pays, un élève qui rentre dans une école maternelle, devrait poursuivre son cycle, jusqu’en 3e. La mise en œuvre de la réforme est progressive. Cette grande décision politique s’accompagnera évidemment de mesures visant à accroître l’offre, en rapprochant davantage l’école de l’élève.
Comme toute nouveauté, cette politique semble inquiéter. On le sait, le changement fait peur,car les gens préfèrent se confiner dans la routine. C’est ainsi que des sons de cloche discordants de la vision du gouvernement commencent à se faire entendre. Certains en effet, demandent plus de transparence et de garantie, afin d’être rassurés que l’Etat ne s’engage pas dans une aventure sans issue. Les questions posées par les organisations censées défendre le droit des travailleurs, sont sans doute, logiques, voire légitimes, mais le dialogue pourrait éviter de compromettre la reprise des classes. Au moment où les syndicats déterrent la « hache de guerre », il convient d’appeler au dialogue et à la concertation, afin de préserver l’essentiel, à savoir l’école burkinabè.
Pour cette rentrée, les défis sont multiples et divers : l’ouverture de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) à Dédougou (la septième du genre), la réouverture des cités universitaires fermées pour réfection, la question du manque d’enseignants au primaire, au secondaire et au supérieur, la normalisation de l’année académique, etc. De grandes préoccupations qui ne peuvent connaître un dénouement heureux qu’à travers une bonne concertation des différents acteurs et un sens élevé de patriotisme et d’engagement pour un avenir radieux du Burkina Faso.
Pour cela, il faudra impérativement que les grands débats en perspective, soient des échanges constructifs et non de grands affrontements aux conséquences souvent 
terribles.

Sidwaya quotidien



05/10/2013
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