TEMPS DE CARÊME : Que la foi modélise les comportements
De quelle religion es-tu au juste ? Entend-on parfois les gens se demander. Est-ce en réalité la foi de la personne qui intéresse celui qui pose la question ou la portée de l’acte que vient de poser celui à qui la question est posée ? L’un dans l’autre, il est important que l’on sache ce qu’est la foi et que peut être son immixtion dans notre façon de voir et de faire. Jeûner, prier, partager qui sont les trois piliers du temps de carême sont déjà une réponse à nos questions.
Le commerçant a foi que ce qu’il achète pour revendre va lui rapporter des bénéfices ; de même que le joueur a foi a ses talents et parfois que nous disons que nous avons foi en quelqu’un. Cette foi que nous exprimons à l’égard des objets ou des personnes n’est que temporaire ; et c’est pour cela qu’à d’autre circonstance, on entend dire « Et pourtant, j’avais foi en lui ; il m’a déçu ». La vraie foi, celle qui est mérite d’être ainsi appelée, est celle que l’on a envers son créateur et pour le chrétien, selon le père assomptionniste Sagadou Jean-Paul, « la foi est une démarche de confiance envers Dieu ». C’est un ensemble de gestes, de comportements et de visions auxquels on a accepté de s’y soumettre. De façon générale, la foi est une confiance absolue qu’on place en quelqu’un qu’il pleuve ou qu’il neige. Et pour le chrétien, c’est en la personne de Jésus, fils de Dieu, incarné et venu sauver le monde qu’on croit. La foi n’est pas un acte qui est demandé à tous les êtres vivants mais plutôt aux êtres doués de raison et de conscience car ils doivent en rendre compte. La foi chrétienne n’engage que le chrétien, celui qui établit un lien avec le Dieu de Jésus-Christ. « Dans la foi musulmane, les musulmans se soumettent à Allah le tout- puissant et chez les chrétiens, ce n’est peut-être pas le même acte de soumission mais, ce qui est important, c’est le lien de confiance qu’on établit en la personne à laquelle on croit », a justifié le père Sagadou.
On ne peut pas croire à qui que ce soit autre que la personne qui peut nous venir en aide ; que ce soit économiquement, socialement ou spirituellement. La seule personne en mesure de nous apporter son soutien indéfectible en tout temps et tout lieu est le Seigneur. Nous sommes ses créatures, faibles, limités et pécheurs. Et l’assomptionniste déclare que « c’est pour cela que l’acte de foi est quelque chose d’éminemment important ; que nous sommes des êtres fragiles marqués par le péché et nous avons besoin d’être sauvés par le Seigneur ». C’est ce qui fait qu’en ce temps de carême, le chrétien revit la passion mort de Jésus en mémoire de son incapacité et de son désir de se renforcer son amitié avec Dieu.
La foi est quelque chose d’intérieur puisqu’il est question de notre relation avec le Seigneur. Cependant, la foi chrétienne doit rejaillir sur notre vie, sur notre vision de la vie et sur tous ceux qui nous entourent. Saint- Jacques dit : « la foi se manifeste par des œuvres ». Dieu est amour, miséricordieux, pardonneur, etc. Si on a foi, on doit manifester ces qualités d’une manière ou d’une autre tout à l’alentour de soi. Mes relations avec le Seigneur se concrétisent par mes comportements avec les hommes. A l’exemple de la Sainte Bernadette de Soubirous, de Saint Jean marie Vianney ou de celui qui nous est plus proche dans le temps, Pape Jean Paul II. Pour ce dernier, son amour pour Dieu s’est traduit par des miséricordes aux hommes en l’occurrence pour son geôlier qui a tiré sur lui avec une arme ; aussi, ses actions grandioses jusqu’à la chute du mur de Berlin et d’autres encore. Dire qu’on a foi, c’est mettre les gens à l’abri de ses propos, de ses regards et de son comportement.
Avoir la foi chrétienne, c’est accepter cette démarche de recevoir les sacrements, à commencer par le baptême et par la suite, la morale chrétienne. Cela engage des exigences tels avoir foi en Dieu, respecter ta maman et ton papa, ne pas faire de faux témoignages, ne pas tuer, ne pas mentir, ne pas voler, etc. La foi chrétienne peut être reçue par le baptême ou par la foi des parents ; on accueille ses enseignements et on essaie de conformer sa vie en conséquence par la mise en pratique de ce qu’on a appris. Il est écrit de Dieu dans les livres, « aimez –vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». C’est un appel fort pour le chrétien à être à l’écoute des gens, à les soutenir, ne se reste que par la prière. Mettre en pratique les principes du Seigneur est essentiel pour le croyant afin de maintenir son lien avec Lui et de venir à bout des difficultés du quotidien. Les aléas de la vie ne cessent de conforter le croyant sur la voie du Seigneur jusqu’au moment où tout ce qui lui arrive ne peut être vu comme une grâce et non comme un problème, une épreuve. C’est pour cela que plus croit votre foi, plus vous rencontrez des difficultés de la vie. Et plus, vous arrivez à bout des difficultés, plus vous grandissez en foi. L’ultime intérêt de la foi, c’est la paix du Seigneur et du même coup, vous faites la paix autour de vous ; et c’est la raison des multiples sollicitudes des hommes de Dieu en période de crise dans les Etats et Nations.
Il arrive cependant que pour une raison ou une autre, le chrétien « tombe », qu’il n’arrive pas à modeler sa vie selon les commandements du Seigneur. Il n’est pas a blâmé car le Dieu des chrétiens est un Dieu d’amour, un Dieu d’alliance. « La foi ne nous libère pas totalement de nos limites, de nos faiblesses. On a la foi et on continue d’être marqué par des limites, des fragilités », témoigne le père Sagadou Jean Paul. Les épreuves sont de divers ordres comme la mort d’un enfant, l’épreuve des maladies, des gens qui ont beaucoup prié et qui n’ont pas trouvé du travail, qui ne réussissent pas à leur concours, à leur examen, etc. Tout ce qui atteint le fidèle catholique est une épreuve dans sa foi et la communauté de base dans laquelle il est doit l’aider à se relever.
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