Réflexions à chaud sur la Déclaration du Chef d?Etat-Major Général des Armées au soir de la Révolution Burkinabè du 30 Octobre 2014
Je voudrais, à travers ce message, appeler la population à la vigilance, afin de ne pas se laisser voler sa victoire conquise au prix de sacrifices humains, de sang versé. Le combat n’est pas terminé. Rassemblement prévu demain. Enfin, pour ceux qui ne camperaient pas à la place de la Révolution comme moi ce soir.
Une question se pose : comment le Général Lougué a-t-il parachuté dans la lutte ? Il ne s’est jamais manifesté auparavant et, curieusement, le jour de l’assaut final, le voilà. Est-il téléguidé ? Et par qui ? Où est-il seulement opportuniste ? Dans les deux cas, il va falloir réfléchir par deux fois avant de trancher.
Après tout, la rue ne lui doit rien. Pas plus qu’à l’armée. Merci aux militaires de n’avoir pas tourné les armes contre les vaillants burkinabé. Mais, l’armée n’a pas de mérite au-delà de ça. Pourquoi devrait-on alors s’en remettre aux militaires ? Et pourquoi pas un civil qui ferait le consensus et qui n’aurait pas d’ambition de briguer le mandat présidentiel en 2015 ?
Pour dire un mot rapide sur la déclaration du Chef d’Etat-major général des armées, pour reprendre une réflexion de Ablassé Ouedraogo, elle est incomplète, sinon insensée. A quel titre a-t-il signé cette déclaration ? En tant qu’exécutant de la décision de Blaise Compaoré ? Ou en tant que nouveau chef de l’exécutif ? En sa qualité de Chef d’Etat-major général des armées, il n’est pas habilité à dissoudre quoi que ce soit. Et, pour l’instant, il ne s’est pas déclaré non plus nouveau Chef de l’Etat.
Que dit l’opposition politique de cette déclaration ? Reflète-t-elle le compromis trouvé avec les leaders de l’opposition, si compromis il y a eu ? Les leaders de la société civile ont-ils été associés aux débats ?
N’oublions pas que la situation présente est issue d’une lutte des masses... Ne volons pas à la population ce qui lui revient de droit. N’entachons pas la noblesse de cette victoire du peuple.
La patrie ou la mort, nous vaincrons.
R. Tiguinda YOUGBARE
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