KAYA: Série d'évanouissements mystérieux des filles au lycée municipal
“CE SONT DES DEMONS MASCULINS FRUSTRES QUI VEULENT LEUR PART”
Le lycée municipal de Kaya défraie la chronique depuis quelques jours. Une série de crises hystériques qui agitent les filles, et qui a démarré depuis octobre 2012, a atteint son point culminant ce mercredi 03 avril 2013. Pour certaines personnes, c’est l’œuvre de certains démons animés d’intentions inavouées qui rodent dans le coin. C’est au deuxième jour de la grève du SYNTSHA qu’un événement tout aussi insolite que sérieux s’est annoncé au lycée municipal de Kaya. On en conclurait à une “épidémie” de crise hystérique qui amène les filles à tomber et à se rouler par terre avec des cris stridents. Cette crise qui a atteint son paroxysme ce mercredi 03 avril, semble avoir commencé depuis octobre dernier, d’après Boukary Ouédraogo, professeur d’EPS dudit lycée. Selon lui, les crises étaient sporadiques et ne concernaient au départ que les filles qui souffraient d’asthme. Mais après un certain temps, la situation semblait “contaminer” d’autres filles. Cette situation a amené, aux dires du prof d’EPS, à écarter certaines filles des activités sportives afin d’éviter tout désagrément.
Crises émotionnelles ou mystiques ?
Le point culminant de cette série de crise a été atteint ce mercredi ou tout a commencé avec les cris d’une fille dans la cours de l’école. Celle-ci est tombée en criant, suivi d’une autre au même instant, et paf, l’effet d’entrainement a emballé toutes les autres filles Selon des témoins, il suffisait qu’une fille crie dans une classe pour qu’une autre enchaine le même refrain de cris, comme par télépathie. L’effet était tel que des filles tombaient et se vautraient par terre avec des gesticulations qui sèment la panique. C’est dans ce branle-bas que des premiers secouristes viendront à la rescousse des responsables de l’établissement. Un des secouristes, Francis Ouédraogo, Pasteur-évangéliste au Centre d’évangélisation de Kaya, fortuitement de passage dans les environs, dit avoir trouvé la scène si particulière qu’il s’est mis sur le champ “au travail”. Selon lui, cette situation dépassait le cadre du naturel et s’inscrivait plutôt dans le surnaturel, raison de plus, selon lui, d’invoquer la présence de Dieu et d’exorciser les lieux. La cour du lycée s’est muée en un instant en lieu de prière et de délivrance. L’évangéliste raconte que quand il ordonnait en prière au “démon de sortir” d’une des filles, celle-ci a crié en clamant : “je ne sors pas, c’est ma femme”. C’est cela qui a fait comprendre au Pasteur que beaucoup de filles étaient “possédées” et donc, selon lui, cette situation est beaucoup plus mystique qu’émotionnelle. C’est en partie grâce aux prières, dira-t-il, que la situation s’est arrangée, permettant ainsi à plusieurs filles d’être convoyées dans les centres de santé de la ville.
Des démons en conseil de ministres ?
Une vague de filles (on parle d’une vingtaine) ont été transportées dans un centre de santé situé au secteur 6 de Kaya, et une autre vague (plus d’une dizaine) aux urgences médicales du CHR de Kaya. Au CHR, nonobstant la grève, une équipe de cliniciens s’est mise à la tâche pour leur administrer les premiers soins. D’autres filles, une fois à l’hôpital, manifestaient de façon éparse les mêmes crises. La cour du CHR était pleine de monde composé d’élèves, de parents d’élèves, d’accompagnants, ou même des autorités régionales qui sont tous venus pour constater de visu la situation. Un accompagnant situé à nos côtés, nous a fait rire aux éclats, à cause de l’interprétation burlesque qu’il donne à cet épisode de crises hystériques des filles : « cette situation est bizarre, sinon pourquoi ces crises n’arrivent que les mercredis ? Certainement ce sont des démons qui tiennent leur conseil des ministres en séance ordinaire. Et après leurs délibérations, le chef des démons envoie ses hordes de petits démons en mission à l’étranger en leur ordonnant de se ruer sur nos filles». Et un autre, dans l’hilarité totale suite à ce que son précédent vient de dire, d’ajouter : « C’est pas faut, il faut prendre la chose au sérieux car ça doit être des démons masculins frustrés et, par énergie du désespoir, se ruent sur les filles pour enlever leur part ». “Non, ce sont des choses qui arrivent” rassura un attaché de santé, qui s’empressa d’expliquer en même temps les produits à administrer pour des cas similaires. Après que les soins aient été émis aux filles, elles seront libérées par vagues successives. D’autres filles avaient des situations qui nécessitaient une mise en observation pour d’autres maux conjoints. A notre passage dans l’après-midi, elles étaient toutes parties. Ces filles prétendent ne plus se rappeler comment cela leur est arrivé. «C’est de façon spontanée et brusque, je ne me rappelle plus de rien », a déclaré une fille qui s’est remise de sa longue perte de connaissance. Plus de peur que de mal. Toutefois, le professeur d’EPS, Boukary Ouédraogo, en vue des épreuves sportives du BEPC qui profilent à l’horizon, invite les autorités de tout bord à prendre les taureaux par les cornes. « Pour les épreuves sportives du mois de mai prochain, il faudra prévoir des ambulances avec des agents de santé pendant toute la période et sur tous les lieux où les épreuves vont se dérouler. Cela pourra éviter tout désagrément qui peut survenir, car on n’en sait jamais » a-t-il lancé ce message en guise d’anticipation.
Informées les Autorités locales, avec en tête la Gouverneure, se sont rendues au chevet des victimes. pour Mariam Diallo/Zormé, cette situation dramatique commande une concertation urgente avec les autorités religieuses et coutumières pour y palier.
B J T
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