Journée Internationale de la Femme 2015 : le message de l'ONU
La Femme burkinabè commémore le 08 mars 2014 sous le thème : "accès des femmes à la formation professionnelle et à l'emploi". sur le plan international et sous l'égide de l'ONU, c'est l'« Autonomisation des femmes – Autonomisation de l’humanité : Imaginez ! » qui est mise en réflexion comme thème. Bien que des progrès considérables aient été accomplis pour les femmes, beaucoup de graves lacunes continuent de subsister, selon Madame Phumzile Mlambo Ngcuka, Directrice Exécutive ONU Femme dont l'intégralité du discours vous est ci-dessous proposé.
En 2015, la Journée internationale de la femme, célébrée chaque année le 8 mars, met l’accent sur la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, une feuille de route historique signée par 189 gouvernements il y a 20 ans qui établit le programme d’action pour la réalisation des droits des femmes. Le thème de cette Journée cette année est basée sur l'« Autonomisation des femmes – Autonomisation de l’humanité : Imaginez ! ».
En 1995, lors de la Conférence mondiale des femmes à Beijing, les dirigeantes et dirigeants mondiaux se sont engagés en faveur de l’avènement d’un monde où les femmes seraient égales. 189 pays et 4 000 organisations de la société civile ont pris part à cette Conférence.
Les femmes ont quitté Beijing pleines d’espoir, avec une stratégie claire en faveur de l’égalité ainsi que des engagements fermes pris au plus haut niveau.
Elles espéraient que les objectifs fixés seraient atteints d’ici 2005.
Mais aujourd’hui, aucun pays n’est parvenu à instaurer l’égalité. Il est plus urgent que jamais de définir – et d’adhérer à – un calendrier précis.
Certes, des progrès ont été réalisés ces 20 dernières années – bien qu’ils aient été lents et irréguliers.
Les pays ont réduit les disparités entre les sexes dans le domaine de l’éducation. Certains sont parvenus à une parité en matière de scolarisation.
Ils ont réduit les taux de mortalité et de morbidité maternelle. Par rapport à 1995, beaucoup plus de femmes aujourd’hui survivent aux grossesses et aux accouchements.
Beaucoup de pays ont créé des institutions qui luttent contre l’inégalité des sexes. Beaucoup ont adopté des lois contre la violence basée sur le genre. Beaucoup ont rendu la violence domestique illégale.
Ce sont là toutes de bonnes nouvelles.
Et, pourtant, nous sommes encore loin de l’égalité entre les femmes et les hommes, entre les filles et les garçons.
La mise en œuvre de politiques appropriées a été décousue. L’affectation des ressources nécessaires à une mise en œuvre efficace n’a pas suffi pour financer les ministères de la Condition féminine, les commissions chargées de l’égalité des sexes, les cellules de contact en charge de la coordination des questions de genre et l’élaboration de budgets sensibles au genre.
Pour trop de femmes, en particulier dans les pays les moins développés, trop peu a changé.
En Afrique, 70 pour cent de la production agricole dépend des femmes, alors que celles-ci ne possèdent encore que 2 pour cent des terres.
La violence à l’égard des femmes continue de briser des vies dans le monde entier.
Et aucun pays n’a instauré l’égalité des sexes.
Les femmes ont besoin d’un changement, l’humanité a besoin d’un changement. Nous pouvons y parvenir ensemble : femmes et filles, hommes et garçons, jeunes et personnes âgées, riches et pauvres.
Il est amplement prouvé aujourd’hui que l’égalité procure d’énormes avantages. Les économies se développent, la pauvreté est réduite, les conditions de santé s’améliorent et les communautés sont plus stables et plus résilientes face aux crises environnementales ou humanitaires.
Les femmes veulent que leurs dirigeantes et dirigeants renouvellent les promesses qui leur ont été faites. Elles veulent que les dirigeantes et dirigeants renouvellent leur engagement envers la Déclaration de Beijing, le Programme d’action et une mise en œuvre accélérée et plus prononcée.
Elles veulent que plus de leurs dirigeants soient des femmes. Et elles veulent que ces femmes, en collaboration avec les hommes, osent changer les paradigmes économiques et politiques existants. La parité entre les femmes et les hommes doit être instaurée avant 2030, afin que nous évitions la trajectoire de progression lente qui condamne un enfant né aujourd’hui à attendre 80 ans avant de vivre dans un monde équitable.
Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, nous exhortons nos pays à « franchir le pas » en faveur de l’égalité des sexes, et à réaliser des progrès concrets d’ici à 2020. Notre objectif consiste à vivre dans un monde 50-50 avant 2030.
Le monde doit parvenir à la pleine égalité afin que l’humanité puisse prospérer.
Autonomisation des femmes, autonomisation de l’humanité. Je suis certaine que vous pouvez imaginer ce qu’est un monde équitable !
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