Région du Centre-Nord

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En route pour « l’abandon » total des sachets plastiques au Burkina Faso

L’usage des sachets plastiques est devenu une seconde nature chez le citoyen lambada « au pays des hommes intègres ». Au marché par exemple, une aubergine, un sac plastique, une poignée de citrons, un autre sac plastique. A la pharmacie, une petite boîte de médicaments, un sac plastique. Chez la vendeuse de gâteaux au coin de la rue, un gateau, un sachet. Que fait-on de tous ces sacs en plastique, une fois leur mission accomplie ? Au mieux, ils sont jetés à la poubelle. Au pire, ils finissent délaissés dans nos rues, nos caniveaux, nos arbres… où ils mettront entre 100 et 400 ans à se décomposer et devenir alors un véritable danger environnemental. Selon des données, il est démontré qu’entre 500 et 1000 milliards de sachets plastiques sont utilisés dans le monde. Ils influencent beaucoup le milieu de vie et leurs conséquences sur l’environnement sont énormes. En effet, l’abandon du plastique dans la nature entraîne la destruction du cheptel, du fait de l’indigestion du plastique par les animaux. On estime à environ 30%, la mortalité du bétail. Aussi faut-il l’imperméabilisation des sols occasionnant des pertes au niveau de la productivité agricole et l’insuffisance de la recharge de la nappe phréatique, ainsi qu’une diminution des ressources en eau. A cela, s’ajoute l’obstruction des caniveaux pouvant engendrer des inondations. Produit à base de pétrole et plusieurs autres composants, le sachet plastique constitue également une grande menace à la santé des êtres humains. Utilisés fréquemment comme récipients, ils contiennent des éléments toxiques pour la santé humaine, qui peuvent migrer vers les denrées alimentaires, surtout quand les aliments sont chauds. Au regard de tout cela, il est donc urgent de trouver une solution alternative à l’utilisation de ces produits. C’est ainsi que le Ministère de l’environnement et du développement durable (MEDD) a élaboré deux projets de loi, l’une portant interdiction d’importer, de produire et de vendre les sachets plastiques de faible densité et l’autre, sur la taxation des articles en plastique. Selon le ministre Salif Ouédraogo, les fonds récoltés devront servir à mettre en place des filières performantes de collecte et de traitement des déchets plastiques. « Ces mesures devraient à court terme, réduire le flux entrant des sacs plastiques et à long terme, éliminer les déchets plastiques de l’environnement », a-t-il mentionné. Toutefois, il sera difficile d’arriver à une interdiction stricte du plastique. Ce serait l’idéal, nul doute, mais le moins probable, en termes de faisabilité. Il n’y a qu’à penser aux emballages de produits alimentaires, des produits de soins médicaux, des appareils électroménagers, etc., qui resteront toujours à traiter et à détruire. La solution serait donc la promotion de l’utilisation de sacs organiques, surtout réutilisables, de paniers ou cabas, pour au moins restreindre l’usage des sachets en plastique dans le commerce. Il faut signaler que plusieurs pays, confrontés à ce phénomène de pollution, ont opté pour une interdiction d’importer, de produire et d’utiliser les sachets et les emballages plastiques. Il s’agit entre autres, de l’Afrique du Sud, du Rwanda, de l’Érythrée, de l’Ouganda, de la Tanzanie, du Gabon, de la Mauritanie, du Mali, du Kenya et de la RDC.

Sidwaya



01/04/2014
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