Le défilé était incessant au Premier ministère. Le pas alerte à chacune des arrivées et le téléphone portable pour certains vissé à l’oreille. Ministres, Services de sécurité, services techniques des aéroports, tous les membres de la cellule de crise étaient conviés à cette rencontre d’évaluation. Tous ceux qui sont concernés, sauf le chef du gouvernement, en déplacement à Dori pour le lancement d’assises nationales sur le pôle de croissance du Sahel.
Tous se sont engouffrés dans la salle de réunion. Les journalistes eux faisaient le pied de grue à l’extérieur de la salle. La rencontre avait toute son importance puisqu’il fallait faire le point de toutes les actions entreprises par le gouvernement depuis l’annonce de la disparition de l’avion et apporter les informations nouvelles, s’il y en a, à la population.
Après quelques minutes de concertations, c’est peu avant 19h que le Ministre Alain Edouard Traoré, le porte-parole du gouvernement, accompagné des autres membres de la cellule, s’adresse à la presse. « Au stade actuel, nous continuons les recherches, nous ne pouvons écarter aucune piste. Nous n’avons aucune confirmation et nous suivons à la minute près ».
Certains médias internationaux -généralement très informés- ont pourtant annoncé le crash depuis plusieurs heures maintenant, quoiqu’ils aient utilisé le conditionnel. Et certains confrères sur place de se demander si nos autorités avaient les dernières informations. Fini le point sur la crise, certains journalistes avaient commencé à partir quand on les fait rappeler.
Le coup de fil du Ministre Bougouma
Pendant que les journalistes revenaient, c’est le Ministre Jérôme Bougouma de l’Administration territoriale qui était au téléphone quand entre-temps il lâche : « Excellence, je vous passe le Général. Il a une information ». Et de passer son téléphone portable au Général Diendéré qui, il faut le rappeler, est le Président de la cellule de crise. Celui- ci s’éloigne quelques minutes avant de revenir. « Notre équipe a retrouvé les épaves de l’avion, malheureusement nous n’avons pas encore les détails sur ce qu’il y a là- bas mais je peux vous assurer que nous avons retrouvé l’avion à peu près à 45 km d’un village qu’on appelle Boulekessi en territoire malien. Et c’est à peu près à une cinquantaine de kilomètres de la frontière Nord du Burkina Faso » annonce t- il.
L’équipe du Général Diendéré aurait été envoyée pour reconnaître cet endroit qui aurait été signalé par des habitants. Y a t- il des survivants ? Le Général dit ne rien en savoir. Il dit attendre que son équipe qui devait être en vol au moment où il s’adressait à la presse revienne lui faire le point de ce qu’elle a vu sur le terrain.
En attendant donc de faire le bilan de la catastrophe, c’est le nombre de Burkinabé qui avaient embarqué qui a été revu à la hausse par Alain Edouard Traoré, Ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement : 28 au lieu de 24 comme précédemment annoncé. En attendant aussi, depuis le matin, une cellule de soutien aux familles est mise en place qui est logée à l’aéroport international de Ouagadougou.
Samuel Somda
Lefaso.net
