Démissions de Roch, Simon et Salif : « Un non évènement » et un acte « d’ingratitude », selon le CDP
Le Secrétariat exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir, a réagi dans un communiqué de presse à la démission de plusieurs membres du parti. Pour Assimi Kouanda et ses camarades, cette démission est « un non évènement » dans la mesure où elle était connue d’avance. Quant à la position des démissionnaires sur le Sénat et la modification de l’article 37, le Secrétariat exécutif, avance « la fausseté et l’incohérence de leur argumentaire« .
Il a rappelé que c’est sous la IVe législature, au moment où Roch Marc Christian Kaboré était président de l’Assemblée nationale, que la deuxième chambre a été insérée dans la constitution et que ce dernier avait déclaré que « l’article 37 est anti-démocratique » lors du IVe congrès du CDP. Enfin, le SEN rejette plutôt la volonté de « caporalisation du parti » sur les démissionnaires et a rassuré les militants que « rien, ni les intrigues, ni les trahisons, ni les parjures ne pourront nous faire dévier de la mission que le Vè Congrès nous a confiée pour travailler à faire du Burkina un pays de paix, de démocratie et de prospérité« . Mais lisez plutôt !
Le lundi 06 janvier 2014 de 18 heures 30 minutes à 21 heures, le Secrétariat Exécutif National (SEN) du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) s’est réuni en séance ordinaire au Siège du Parti sous la présidence effective du Camarade Assimi KOUANDA, Secrétaire Exécutif National du Parti, Président du Bureau Politique National.
A l’ordre du jour de cette réunion étaient inscrits les points ci-après :
- 1 -informations ;
- 2 -divers.
A l’entame des échanges, il a été porté à la connaissance des membres du Secrétariat Exécutif National, le contenu d’une lettre ouverte que des ex-camarades ont adressé à la Direction du Parti pour lui signifier leur démission du Congrès pour la Démocratie et le Progrès. Les échanges autour de ce point ont emmené les membres du SEN aux constats suivants :
- cette démission est, en elle même, un non événement dans la mesure où tout le monde savait depuis longtemps que ces ex-camarades étaient de plus en plus enfermés dans une logique qu’ils n’arrivaient plus à contrôler à savoir trouver un espace pour faire aboutir coûte que coûte leurs ambitions personnelles ;
Roch Marc Christian KABORE a fait plusieurs sorties médiatiques en jurant, la main sur le cœur que notre Parti travaillera à modifier l’article 37
- les raisons avancées par les démissionnaires, malgré la minutie avec laquelle ils ont préparé leur grand saut, sont à la fois puériles et contradictoires avec toutes les positions politiques qu’ils « défendaient » jusque-là.
C’est pourquoi, en attendant les actions qui seront menées dans les prochains jours pour éclairer davantage l’opinion publique, les observations suivantes ont été faites par le SEN :
1 – Les démissionnaires n’ont trouvé d’autres raisons « qu’un manque de démocratie à l’intérieur du CDP et l’accusation de vouloir installer le Sénat et de déverrouiller la clause limitative du mandat présidentiel ».
Concernant le manque de démocratie à l’intérieur du CDP, il faut simplement noter que tous ceux qui ont quitté cette formation politique ont, de façon constante, avancé cet argumentaire quand, ceux qui se disent aujourd’hui victimes de cela, tenaient fermement les rênes du Parti entre leurs mains.
Ils s’en défendaient, à juste titre à l’époque, en disant que c’était un argument facile et éculé. Nous leur rappelons, en conséquence, leurs propres déclarations.
Pour notre part, nous disons qu’aucune autre direction politique que celle d’aujourd’hui n’a jamais travaillé avec autant de transparence et de concertation en veillant scrupuleusement au respect des délais imposés par nos textes fondateurs pour la convocation et la tenue de toutes nos instances tout en libérant totalement la parole aux participants. Évidemment, on ne peut parler que lorsqu’on est présent.
Concernant la mise en place du Sénat, tout Burkinabé sait que cette institution a été proposée par le Conseil Consultatif pour les Réformes Politiques (CCRP) et que notre Parti avait, à l’époque, instruit ses représentants d’y adhérer alors qu’il était dirigé par les premiers signataires de cette lettre de démission.
De plus, c’est l’Assemblée nationale de la IVè législature qui a modifié la Constitution pour y insérer le Sénat, quand le premier signataire de la lettre de démission présidait aux destinées du CDP et de notre Assemblée nationale. Tout esprit sain et honnête peut aisément apprécier la fausseté et l’incohérence de l’argumentaire attribuant à la direction actuelle la responsabilité de vouloir d’une Institution dont la naissance est antérieure à sa venue aux affaires du Parti.
Enfin, le caractère anti démocratique de la limitation du mandat présidentiel a été dénoncé par le IVè Congrès Ordinaire du CDP tenu en 2009 sous la présidence de M. Roch Marc Christian KABORE qui a, du reste, fait plusieurs sorties médiatiques sur le sujet en jurant, la main sur le cœur, que notre Parti travaillera à modifier l’article 37.
Depuis lors, aucune autre mesure n’a été prise pour changer cette position prise par une Résolution du IVè Congrès du CDP alors que M. Roch Marc Christian KABORE était Président du CDP entouré de M. Salif DIALLO, 1er Vice-Président chargé de l’Orientation politique et de M. Simon COMPAORE, 2ème Vice-Président.
2 -Ces observations étant faites, le SEN du CDP rappelle aux militantes, militants et aux sympathisants de notre Parti que les cerveaux de toutes les attaques dont est l’objet notre direction depuis le Vè Congrès de mars 2012 que sont Roch Marc Christian KABORE, Simon COMPAORE et Salif DIALLO, ont, depuis 2004, arrêté une stratégie de caporalisation de notre Parti pour en faire leur instrument personnel.
« Ils n’arrivent plus à contrôler (le CDP) pour assouvir leurs ambitions personnelles »
Quand on sait les très hautes fonctions occupées par les trois premiers des démissionnaires, l’on ne peut qu’arriver à la triste réalité de l’ingratitude envers celui là qui les a construits avec patience et générosité. Certains d’entre eux n’ont jamais eu de point d’attache que la Présidence du Faso puisqu’ayant quitté les bancs de l’Université pour occuper de hauts postes politiques. S’ils en sont arrivés à trahir ainsi leur protecteur, SEM Blaise COMPAORE, ce n’est pas son Parti qu’ils ne trahiront pas.
Le SEN n’est donc pas étonné qu’après plus de vingt ans de camouflage, ils en sont arrivés à utiliser tous les moyens pour liquider le CDP qu’ils n’arrivent plus à contrôler pour assouvir leurs ambitions personnelles. Du reste, le peuple Burkinabé qui est politiquement mûr connait ces spécialistes en intrigues et leurs manœuvres de déstabilisations, que ce soit hier pour les opposants ou aujourd’hui pour notre parti.
Aussi, tenons-nous à rassurer les militants que rien, ni les intrigues, ni les trahisons, ni les parjures ne pourront nous faire dévier de la mission que le Vè Congrès nous a confiée pour travailler à faire du Burkina un pays de paix, de démocratie et de prospérité.
Par conséquent, le Secrétariat Exécutif National invite l’ensemble des militantes, militants et sympathisants du Parti à rester sereins et déterminés plus que jamais à défendre le CDP et les Institutions de la République en vue d’accompagner le Président du Faso dans la mise en œuvre du programme quinquennal sur lequel il a été plébiscité en novembre 2010.
Démocratie – Progrès – Justice
Ouagadougou, le 06 janvier 2014
Le Secrétaire Exécutif National du Parti,
Président du Bureau Politique National
Assimi KOUANDA
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