Région du Centre-Nord

Une escale a été faite à la seule station d’essence de Pibaoré. Les contrôleurs posent un certain nombre de questions relatives aux prix du carburant à Boukaré Bangré, gérant de la station. Des réponses du gérant, le constat qui se dégage est qu’il n’y a pas une autorisation d’ouverture ou de gestion de la station. La pratique illicite de prix, le défaut de publicité de prix et la non présentation de factures sont également des infractions reprochées au propriétaire de la station. « Vous ne respectez pas les textes. Prochainement, ce que vous devez faire pour ne plus tomber dans les infractions, c’est d’avoir une autorisation de gestion de la station. Vous devez aussi avoir la carte professionnelle de commerçant et afficher tous les prix. Quand vous partez pour prendre le carburant, vous devez demander des factures d’achat afin qu’on sache si vous êtes abonné à la SONABHY ou si vous prenez votre carburant chez un autre revendeur », a conseillé Modou Dango. Au regard de ces infractions, il demande au gérant de payer une amende de 150 200 F CFA. 
« On m’a convoqué pour me dire de payer une amende. Je vends le litre d’essence à 750 F. Les contrôleurs m’ont signifié que le prix est élevé. Je pensais que ma station respectait les prix fixés par le ministère. On prend l’essence à Korsimoro ou à Kaya où le litre est vendu à 739 F CFA. Les 11 F qu’on ajoute représentent les frais de transport », a indiqué Boukaré Bangré pour justifier les prix pratiqués. Mais pour la mission de contrôle, il y a une réglementation à respecter en matière de commerce et tous les commerçants doivent se conformer. Les contrôleurs ont promis au gérant de station qu’une autre équipe viendra spécialement pour contrôler la qualité du carburant qui est vendu.

Des boutiques fermées pour éviter le contrôle

Une vingtaine de lieux de commerce a fait l’objet de contrôles durant la journée. Bon nombre ont fermé afin d’échapper au contrôle. Chose déplorée par la mission de contrôle. Des lieux de commerce contrôlés à Pibaoré, un seul serait en règle. « Les commerçants dans leur majorité à Pibaoré ne respectent pas la réglementation économique en vigueur dans notre pays. Sur une vingtaine de commerçants contrôlés, il y a un seul qui avait tenté de mettre en application les règles économiques notamment la publication des prix et la facturation », a relevé le chef de la mission de contrôle. Et les infractions constatées sont entre autres, le défaut de publication des prix, la non présentation des factures et de double de vente des factures, la vente de produits fraudés ou périmés et la pratique des prix illicites.
Dans l’après-midi, les commerçants contrôlés ont répondu à la convocation de la mission de contrôle à la brigade territoriale de gendarmerie de Pibaoré. Ils ont été sensibilisés une fois de plus au bien-fondé du respect de la réglementation économique dans notre pays et les contrôles des prix initiés par le ministère en charge du commerce. Chaque commerçant a payé une amende en fonction des infractions commises. « En vous sanctionnant à payer une amende, l’objectif est de vous amener à respecter la réglementation en vigueur en matière des prix », a expliqué Modou Dango. Dans l’ensemble, les commerçants ont salué le contrôle mené à Pibaoré. « Le contrôle des prix est une bonne initiative qui va permettre aux consommateurs d’acheter à un prix abordable les produits de grande consommation. Si les produits sont élevés chez les grossistes, les petits commerçants sont eux aussi obligés de revendre leurs marchandises à des prix plus élevés aux consommateurs. Et cela se répercute sur la bourse d’achat des consommateurs, rendant ainsi la vie de plus en plus chère », a souligné Boukaré Bangré. 
Les produits de grande consommation tels que le riz, le lait en poudre, la farine de blé, l’huile, le savon, les hydrocarbures, les fournitures scolaires, les matériaux de construction, l’engrais... font l’objet de contrôle du prix, de la qualité et de la métrologie. Ce contrôle vise à renforcer les mesures gouvernementales de lutte contre la vie chère et la flambée des prix des produits de grande consommation.

Source :  www.sidwaya.bf