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Synode : La famille au coeur des échanges

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Comment l'Eglise doit-elle se situer face aux évolutions qui affectent la famille dans les sociétés contemporaines ? Tel  est l'enjeu du premier Synode des évêques convoqué par le pape François, consacré aux « défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ».

Du 5 au 19 octobre 2014, à Rome, des cardinaux et des évêques du monde entier, mais aussi des représentants des autres religions et des auditeurs laïcs, en discuteront en présence du pape. 

L'événement a fait l'objet d'une préparation exceptionnelle, avec l'envoi d'un questionnaire à toutes les paroisses pour recueillir les témoignages des fidèles catholiques du monde entier, tous concernés par ces nouvelles questions autour de la famille, qui font déjà débat au sommet de l'Eglise...

Le Synode, une semaine plus tard

Alors que l’assemblée synodale sur la famille s’apprête à boucler sa première semaine de travaux, cinq caractéristiques en ressortent. Tout d’abord, la parole s’y révèle en effet très libre, comme le pape François l’a demandé d’emblée lundi matin. A commencer par les couples laïcs, qui ouvrent par leur témoignage les sessions sans crainte de dépeindre, avec pudeur mais réalisme, les échecs et réussites de leur intimité conjugale devant l’enseignement de l’Eglise.

La liberté de ton prévaut aussi entre pères synodaux. « On n’a pas à craindre d’avoir le cardinal Müller après nous », a commenté avec humour Mgr Victor Fernandez, recteur de l’Université catholique d’Argentine et père synodal proche du pape, faisant référence au préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Les échanges sont plus vifs encore au cours des pauses-café. Ou lorsque le pape était absent mercredi matin, en raison de l’audience générale. Présidant le reste du temps l’assemblée, le pape François écoute sans intervenir, en quête de réponses sur la famille.

Réponses nécessairement ardues car, autre caractéristique apparue au fil des jours, les pères synodaux prennent la mesure de l’étendue et de la complexité des problèmes liés à la famille aujourd’hui. Polygamie, homosexualité, familles éclatées par l’émigration ou la guerre,.. les interventions balayent une variété de situations que favorise l’extrême diversité de la provenance des participants. Dans un Synode extraordinaire, chaque pays n’a qu’un représentant, qu’il s’agisse de la ‘fille aînée de l’Eglise’ comme la France ou d’un enfant lointain comme les Fidji. L’Afrique sait se faire entendre.

La question, réputée occidentale, des divorcés remariés reste toutefois bien présente. Elle a justifié de prolonger d’une demi-journée une session de travail, où ressort notamment la distinction qu’il faudrait faire dans ces situations entre ceux qui ont abandonné leur conjoint(e) et ceux qui ont été abandonnés.

Troisième trait : la doctrine de l’Eglise n’est pas remise en cause en tant que telle. Le mot indissolubilité – du mariage bien entendu – est l’un des plus entendus dans les sessions. Ce qui n’empêche pas que tel ou tel point du magistère soit appréhendé autrement, qu’ailleurs un besoin d’approfondissement se fasse sentir.

Quatrièmement, l’heure est surtout à la recherche d’une « stratégie pastorale », selon l’expression d’un père synodal. Elle est très loin d’être au point et les avis divergent sur les priorités, entre prévention (préparation plus solide des fiancés, pédagogie de l’Eglise pour expliquer ses préceptes,..) et guérison (accueil plus ouvert, accompagnement sur mesure, abandon des termes pouvant inutilement blesser,..). Aucun ‘camp’ n’a pris à ce stade le pas sur l’autre et là n’est pas le but.

Car, dernier point, chacun a compris que ce Synode se joue en deux temps. Une prochaine assemblée, cette fois ordinaire, est prévue en octobre 2015 avec une longue discussion dans les épiscopats entre temps. Le cardinal André Vingt-Trois a ainsi annoncé la mise sur pied dans chaque paroisse de son diocèse de Paris d’ une « équipe synodale ». Comme le disait un père synodal, à qui il était demandé où se dirigeait la discussion : « Vers l’année prochaine ».

LaCroix



12/10/2014
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