Délocalisation des festivités du 11 décembre 2015 à Ziniaré : La révolte de la population de Kaya
« Trop bon, trop con. » c’est la conviction que les fils et filles de la région du Centre-Nord ont de la décision du gouvernement de délocaliser la commémoration de la fête de l’indépendance initialement prévue à Kaya en 2015 pour la ville de Ziniaré. Ce dimanche 22 décembre 2013, la jeunesse de Kaya a manifesté ce en fermant l’accès à la ville par la Nationale 3. Ils entendaient ainsi protester contre la décision gouvernementale qu’ils ont qualifiée d’insulte. Après une tentative vaine des Autorités Administratives, politiques et religieuse de passer par la voix de la négociation avec le gouvernement, les jeunes se sont massivement déportés sur la route Nationale 3 où ils ont érigé des barricades à plusieurs niveaux empêchant ainsi l’accès où la sortie de la ville.
Le pied de grue des manifestants sur la RN3
Cette manifestation dite pacifique débutée aux environs de 10H et se poursuit jusqu’au moment nous nous bouclons notre écrit (18H00). Les manifestants soutiennent ne pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous resterons là jusqu’à ce que le gouvernement revienne sur sa décision. » a prévenu l’un d’entre eux. Cet après-midi, des volontaires ravitaillent les manifestants en vivres et en eau de boisson. Des ustensiles de cuisine ont été transportés sur les lieux pour la cuisine. De source concordante, la commune de Korsimoro a également manifesté pour la même cause. Une délégation s'apprêterait pour rencontrer le Premier Ministre demain dans la capitale. Pour l'instant, la foule s'intensifie à la sortie pour une nuit à la belle étoile.
La voie de la violence comme solution
Plus tôt ce matin à 9H, sur invitation des Autorités locales, c’est une foule fortement mobilisée à la suite de leurs leaders qui a pris d’assaut la salle de réunion du service d’alphabétisation de la DPENA/Sanmatenga en vue de trouver ensemble des solutions palliatives. Entre slogans hostiles au gouvernement, les représentants des couches sociaux professionnelles, ont tenu à exprimer leur ras-le-bol au gouvernement, qui ferait preuve d’ingratitude à leur égard. « Nous récoltons, ainsi les retombées de notre docilité. » s’indigne un manifestant. En effet, selon les manifestants, Kaya et l’ensemble de la région ont toujours fait preuve de retenue dans la période de crise qui a secoué notre pays. « La région du Centre-Nord a toujours été l’une des meilleures régions à soutenir le programme du président du Faso, en témoigne son rang dans le suffrage électoral. » soutient un autre qui regrette, du reste, que les doléances de la région ne soient pas toujours prises en compte par le gouvernement. L’érection d’écoles professionnelles, d’une université ont été entre autres exemples cités. Du côté des Autorités, qui soutiennent, elles aussi ne pas comprendre ce qui se passe, c’est la voix de la négociation pacifique qui a été préconisée. Ainsi il a été proposé la mise en place d’une délégation composée des représentants de toutes les couches socioprofessionnelles de la région pour aller rencontrer le Premier Ministre. N’épousant pas cette position, les jeunes ont vidé la salle pour prendre d’assaut la Nationale 3 qu’ils ont barricadée à plusieurs niveaux, d’une manière pacifique.
En rappel, le ministre de l’Administration Territoriale et de la Sécurité, Zérôme Bougma, a déclaré devant l’Assemblée Nationale le vendredi 20 décembre 2013 que « après Dori c’est Dédougou en 2014 suivie de Ziniaré et de Kaya respectivement en 2015 et 2016. » « C’est un hiatus ! » avaient soutenu certains pessimistes à l’écoute de la déclaration du ministre. Que nenni ! L’information a été relayée de plus belle à travers les ondes de la radio et de la télévision nationales la rendant « officielle ». Après le rendez-vous manqué de 2014, Kaya devrait attendre, selon le nouveau programme, 2016 au lieu de 2015. Une délocalisation qui a suscité beaucoup d’interrogations et qui sonne, selon la population, comme une monnaie de singe à l’égard de la région. Spontanément, les organisations de la société civile jugeant cette décision « calomnieuse » entre les populations de deux régions sœurs, se sont concertées le samedi 21 décembre à la maison des jeunes de Kaya pour une réponse du berger à la bergère. Un regroupement sous haute tension qui a valu la convocation des Autorités pour une concertation ce dimanche à 9H.
Actu-sanmatenga
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