Région du Centre-Nord

 

La quatrième conférence au Sommet du Traité d’amitié et de coopération entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso (TAC RCI-BF) s’ouvre ce jeudi, 31 juillet 2014 à Ouagadougou. En prélude à cet évènement, le chef du gouvernement du Burkina Faso, Beyon Luc Adolphe Tiao et son homologue ivoirien, Daniel Kablan Duncan ont présidé le conseil conjoint des ministres. Les deux gouvernements ont fait le bilan du TAC RCI-BF depuis sa signature le 29 juillet 2008 et décliné des perspectives. A l’issue des travaux, ce sont  26 accords de coopération bilatérale qui ont été signés. Parmi les domaines concernés, on note, entre autres, l’éducation, les ressources animales et halieutiques, la justice et les droits humains, le commerce et la santé. Deux autres accords seront signés lors de la conférence au Sommet en présence des deux chefs d’Etat.

En termes d’acquis du TAC RCI-BF, le Premier ministre du Burkina Faso, Beyon Luc Adolphe Tiao, s’est réjoui de la tenue effective de trois conférences au Sommet et une quatrième en cours. «Ces différentes rencontres ont permis d’opérer des avancées notoires dans de nombreux domaines de coopération, notamment ceux des infrastructures routières et ferroviaires, de l’énergie, de la libre circulation des personnes et des biens, de la défense et de la sécurité…», a-t-il indiqué.

Sur le projet d’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, le chef du gouvernement burkinabè a traduit sa satisfaction quant à la validation du rapport économique provisoire de l’étude de faisabilité et du niveau d’intensification et de mobilisation des bailleurs de fonds pour le financement des travaux.

S’agissant du domaine de l’énergie, il a renouvelé sa reconnaissance à la Côte d’Ivoire pour les efforts consentis dans la fourniture d’électricité au Burkina Faso. 

 

 

Concernant le projet de réhabilitation et d’extension du chemin de fer Abidjan-Kaya-Tambao, il s’est félicité des résultats des négociations tripartites Etats, Pan African minerals et le groupe Bolloré qui ont évolué de façon satisfaisante. Il a invité les deux opérateurs au respect du calendrier proposé par les deux pays en vue du démarrage effectif des travaux dans les meilleurs délais.

Le chef du gouvernement ivoirien, Daniel Kablan Duncan, lui également, a exprimé sa joie de voir que les projets prioritaires concernant les infrastructures routières et ferroviaires connaissent un niveau d’avancement élevé. Il a réitéré par ailleurs la décision du gouvernement ivoirien d’augmenter la fourniture d’électricité du Burkina de 70 à 80 mégawatts «Dans les autres secteurs, la fluidité du trafic, la matérialisation des frontières, la facilitation du commerce, des transports et du transit, les médias publics, des progrès considérables ont été accomplis dans le sens de la mutualisation des efforts afin de consolider la coopération qui unit les deux pays », a-t-il appuyé.

Pour lui, le Burkina Faso figure parmi les dix premiers clients de la Côte d’Ivoire. En effet, a-t-il poursuivi, les exportations ivoiriennes à destination du Burkina Faso en 2013 se sont élevées à 239 milliards de FCFA. Quant aux importations ivoiriennes en provenance du Burkina Faso, il les a estimées à 16 milliards.

«La Côte d’Ivoire renaît progressivement. Rassurés par le retour de l’Etat de droit et de bonne gouvernance, les investisseurs retrouvent la confiance», a indiqué M. Duncan. Selon lui, le Produit intérieur brut (PIB) de son pays dans la croissance qui était de -4,7% en 2011 a connu une forte progression et a atteint 9,8% en 2012 et 9,1% en 2013. Il est prévu une croissance à deux chiffres (+ 10%) en 2014. «C’est dans ce contexte que la Côte d’Ivoire veut mettre ses importantes potentialités au service du raffermissement de la coopération ivoiro-burkinabè », a-t-il rassuré. Et d’indiquer que l’avenir des pays du Sud réside dans une forte solidarité entre eux. «Cette coopération qui constitue un atout considérable est le socle sur lequel nous pouvons bâtir une intégration régionale plus saine et plus dynamique, empreinte de fraternité et basée sur le respect mutuel», a estimé le Premier ministre ivoirien.

 

 

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"Je voulais remercier les autorités ivoiriennes pour les décisions prises pour gérer la situation. Lorsqu’on veut évacuer plus de 25 000 personnes qui se trouvent dans un site donné, ce n’est pas facile. Mais nous suivons de près la situation, parce que l’essentiel des populations sont des Burkinabè. Il y a des mesures qui ont été prises pour faciliter le déplacement des populations. Nous avons l’assurance que les Ivoiriens prendront des dispositions pour atténuer les conséquences que vivront les familles affectées par la décision. Un comité composé des ressortissants de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso a été mis en place, et ensemble, nous allons travailler pour atténuer les conséquences".

 

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"C’est la première fois que nous signons un accord sur la gestion des crises. C’est un domaine qui, véritablement, pose beaucoup de problèmes pour les responsables de la sous- région. Ce qui est arrivé tout récemment à l’avion de Air Algérie est une catastrophe. Cela fait partie des éléments autour desquels nous avons mené la réflexion. Cet accord va guider les deux Etats à mettre ensemble leurs efforts  afin que l’on puisse faire face aux catastrophes qui se répètent. Classiquement, nous ne connaissons que les inondations, les sécheresses mais avec les changements climatiques, des éléments nouveaux apparaissent. Au-delà du fait que les deux ministères vont travailler ensemble, cet accord va nous permettre de prévenir les crises. Aucun pays à lui seul ne peut faire face à ces situations difficiles. Mais la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, en s’engageant dans cette voie, peuvent minimiser les difficultés et réussir là où certains pays ont échoué".

 

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"L’accord sur l’éducation et l’alphabétisation est relatif aux innovations pédagogiques, à toutes les questions de la réforme du système éducatif. Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont dans une dimension de réformes de leur système éducatif, c'est-à-dire que l’éducation de base commence à trois ans et finit à 16 ans. Ces deux pays estiment qu’il faut absolument construire des profils d’enseignants-types à cet effet. Cela fait déjà un moment que l’on se demande s’il faut supprimer le Certificat d’études primaires ou pas. Quand on est dans cette dynamique, le Certificat ne sera plus le premier diplôme. Il y a aussi la question des TIC qu’il faut intégrer dans le système éducatif, et d’autres domaines comme l’alphabétisation et l’éducation non formelle".

 

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"Aux ministères des Ressources animales et halieutiques, nous avions déjà signé quatre accords l’année passée dans le domaine de l’élevage. Nous venons de signer un accord de coopération dans le domaine des ressources halieutiques, notamment,la pêche et l’aquaculture. Le Burkina Faso est un pays très avancé dans l’élevage et la Côte d’Ivoire, pour le moment, est déficitaire en protéine animale. L’objet de cet accord est de pouvoir copier l’expérience burkinabè. Mais dans la pêche et l’aquaculture, la Côte d’Ivoire aussi est en avance. C’est un type de partenariat gagnant-gagnant où les deux parties s’engagent à se soutenir et également importer et exporter les technologies appliquées au développement  de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture". 

 

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"Nous venons de signer deux protocoles sur le commerce et l’industrie et un autre sur la normalisation et la métrologie.  Cela va renforcer  nos relations dans ces domaines avec la Côte d’Ivoire, particulièrement dans le domaine de l’industrie. Nous voyons là un appui et un partage d’expériences au niveau de la petite et moyenne entreprise et surtout un volet dans le domaine de la transformation de nos produits.  En ce qui concerne la normalisation et la métrologie, c’est pour davantage protéger nos consommateurs. Il faut travailler à ce que la balance commerciale puisse s’équilibrer. Dans la zone UEMOA, la Côte d’Ivoire représente un potentiel de 40% dans la contribution des différents PIB. Je ne vais pas ici faire la langue de bois pour dire que  le Burkina va immédiatement rattraper la Côte d’Ivoire. Le potentiel, c’est de faire en sorte que chaque pays ait une croissance forte. Nous avons connu ces dernières années, une croissance qui est partie à près de 6 et 7%. Le Premier ministre ivoirien a annoncé une croissance à près de deux chiffres. Ce qui est très important. Mais je pense que le Burkina fait son chemin. Quand nous aurons des  voies de communication qui seront très fluides, notamment le chemin de fer et l’autoroute, notre pays pourra davantage exporter".

 

A.S et T.A.A