Région du Centre-Nord

Les habitants de Goassa, village situé dans la commune rurale de Mané dans la province du Sanmatenga se sont engagés, le mardi 23 juin 2015, à abandonner la pratique de l’excision. Cet engagement a été pris au sein du village, à la faveur d’une cérémonie de déclaration publique d’abandon de la pratique de l’excision organisée par le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) à travers la Direction provinciale de l’action sociale et de la solidarité nationale (DPASSN) du Sanmatenga.

 L’objectif visé est de «renforcer l’engagement public et solennel des populations à abandonner et à dénoncer la pratique de l’excision». Ainsi, tour à tour, les représentants des jeunes, des femmes, des religieux (catholique, protestant et musulman) ont pris l’engagement solennel d’abandonner et de dénoncer tout cas d’excision au sein de leur communauté. «A Goassa, nous nous engageons, à abandonner l’excision» ou encore «A Goassa, nous ne voulons plus entendre parler de l’excision», se sont-ils engagés.

Selon le DPASSN du Sanmatenga, Michel Naki Kaboré, cette déclaration publique d’abandon de l’excision intervient après des séances de sensibilisation des réseaux, des associations et de sa structure. A l’en croire, le village à travers ses représentants déclare de vive voix en présence de la communauté, abandonner la pratique de l’excision. Il a confié que ces déclarations publiques qui ont été menées dans 10 villages du Sanmatenga ont des effets porteurs. Quant au 1er vice-président de la délégation spéciale de Mané, Lazare Ouédraogo, il a encouragé la population de Goassa à respecter leur engagement pris afin que cette pratique soit un vieux souvenir. «Nous ne voulons plus qu’il y ait une telle pratique à Goassa et partant dans Mané», a-t-il signifié à ses vis-à-vis.

En rappel, depuis quelques années, le SP/CNLPE à travers un programme conjoint mène des activités de promotion de la pratique de l’excision dans les provinces du Ganzourgou et du Sanmatenga. L’objectif de ce programme est de contribuer à l’atteinte de la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines. La mise en œuvre des activités de ce programme a permis d’engranger des acquis allant de la prise de conscience des populations des méfaits de l’excision aux déclarations publiques marquant ainsi leur engagement en passant par les dénonciations des cas de pratiques d’excision et la réparation des séquelles. Dans la province du Sanmatenga, les activités de ce programme sont mises en œuvre dans cinq communes à savoir Kaya, Korsimoro, Pissila, Mané et Barsalogho.

AIB